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Le sac vacoa contre la mallette en cuir

Mieux que le pot de terre contre le pot de fer : le sac vacoa contre la valise en cuir. Le sac vacoa, c’est celui de Patrick Lebreton. Le député-maire de Saint-Joseph, que l’on connaît pour son franc-parler, met encore les pieds dans le plat. Lui à qui le gouvernement avait confié une mission parlementaire […]

Ecrit par khalil Payet – le jeudi 28 avril 2016 à 13H59

Mieux que le pot de terre contre le pot de fer : le sac vacoa contre la valise en cuir.

Le sac vacoa, c’est celui de Patrick Lebreton. Le député-maire de Saint-Joseph, que l’on connaît pour son franc-parler, met encore les pieds dans le plat. Lui à qui le gouvernement avait confié une mission parlementaire sur la régionalisation de l’emploi ne décolère pas. On attend toujours, sans les voir venir, ces fameux Centres d’Intérêt Matériels et Moraux qui permettraient aux fonctionnaires réunionnais de revenir dans leur île avant leur date limite de péremption. Cela ressemblait à un enterrement de première classe pour ce rapport pourtant commandé par François Hollande lui-même. Et comme si ce n’était pas suffisant, le gouvernement s’apprête à nommer à la direction du CHU un Métropolitain en lieu et place du numéro 2, qui a sans doute le tort d’être un Réunionnais.

Face au sac vacoa, on sait donc à qui appartient la mallette en cuir. C’est celle de Marisol Touraine, la ministre de la santé. Avec la complicité de Matignon et probablement de l’Élysée, elle s’apprête à promotionner chez nous un de ses proches. Et tant pis pour la régionalisation de l’emploi. Tant pis si le signal envoyé par les socialistes Réunionnais à un an de la présidentielle est le suivant : « Votez pour nous, croyez-nous. Et quand on vous trahit, taisez-vous ». Marisol Touraine est le symbole de la gauche caviar, de la politique des arrangements entre amis.

Mais ce n’est pas pour elle que les Réunionnais ont voté à plus de 70% en 2012. Patrick Lebreton a donc raison de mettre le chef de l’État face à ses responsabilités. Je n’avais pas voté pour lui à la régionale mais j’en viens à le regretter. Dans ce combat contre Paris, je choisis mon camp : celui de mon île, celui de notre jeunesse. Il faudra encore du temps avant de décoloniser les mentalités et les pratiques. Je pensais, un peu naïvement, que c’était cela l’Égalité Réelle. Visiblement nous n’en n’avons pas la même définition que le gouvernement et ses représentants. Bienvenue, en tout cas, au porte mallette de Madame la Ministre, Bienvenue dans notre île. Vous y serez très bien : nos montagnes sont vertes, notre océan est bleu… et nos élus silencieux. Sauf peut-être Patrick Lebreton.

Khalil Payet

 

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