Jérémy Ravelou, la trentaine, est un être borné possèdant une seule forme de courage, celui de la meute. Mais ses années de cachot lui ont appris quelques petites choses. Notamment qu’il ne faut pas venir à l’audience si on n’est pas sûr d’en repartir. Ce pourquoi il n’a pas eu le courage de venir au tribunal de Saint-Pierre ce jeudi.
Meurtri à vie !
Ce qu’il y avait de certain, c’est que s’il était là, il repartait entre des gardiens en uniforme.
Dans la nuit du 11 octobre 2013, sur les coups de minuit sur le front de mer de Saint-Pierre, ce bravache (quand il n’est pas seul) se met en tête, avec deux dalons aussi éméchés et abrutis, d’entrer dans le Café de la Gare. Lequel n’avait pas encore été liquidé.
Ils sont porteurs de casquettes, que le vigile leur demande de retirer. De quoi largement les mettre en fureur. Ils retirent casquettes et t-shirts et l’engueulade commence. Attiré par l’algarade, un brave gars s’approche et demande simplement : « Ben quoça la fé, mon dalon ? » Cette simple question lui vaudra d’être meurtri et traumatisé à vie !
Comme s’ils voulaient le tuer
Les trois pseudo caïds, n’osant s’en prendre au vigile, se retournent contre le passant et le rouent de coups, coups de pieds, coups de poing, avec un acharnement qui laisse pantois.
Même lorsque leur victime gît au sol, inconsciente, les trois salauds continuent de cogner, avec une détermination telle qu’ils n’auraient pas agi autrement s’ils avaient voulu le tuer.
Le vigile du Café de la Gare ? C’est pas son problème. Ses collègues du Factury, en face ? Ils détournent pudiquement le regard : un voilier manœuvre dans le port, spectacle autrement fascinant.
Il est à noter que ces gens, payés pour faire régner l’ordre, n’ont même pas été poursuivis pour non-assistance à personne en danger. De quoi s’interroger sur la mafia des sociétés de vigiles qui font la pluie et le beau temps et sont soigneusement caressées dans le sens du poil par les pouvoirs publics.
Repris de justice animateur de quartier ?!?!
La victime est vite évacuée sur le centre hospitalier de Terre-Rouge pendant que les forces de l’ordre se mettent à la poursuite des salopards. Les deux premiers, Philippe et Gigant, ont déjà été jugés pour ces faits.
Jérémy Ravelou, malgré les nombreux témoignages et les vidéos de surveillance (oui, les caméras fonctionnaient encore alors), nie sa participation. Alors que selon ses propres complices, c’est surtout lui qui s’’est acharné sur la victime quand celle-ci était au sol, incapable de se défendre. On n’est pas plus lâche.
Le triste individu a été mis en détention quelques mois durant avant d’être relâché avec interdiction de s’approcher du front de mer saint-pierrois. Ça ou pisser dans un violon…
On apprend au cours des débats que cette brute sans cervelle était employée, tenez-vous bien, comme animateur de Maison de quartier à Basse-Terre (un des recoins les plus mal famés de la commune sudiste). Et ce malgré son CV copieux : nombreuses condamnations pour violences en réunion, vols avec violences (dont une condamnation déjà par le tribunal des mineurs), commerce de zamal, vols divers, recels du même nom, etc.
A se demander quel critère prévaut à l’embauche de ces animateurs de quartiers. La compétence ou les biceps ?
Une victime blessée à vie !
Pour la partie civile, Me Mercatelo, doucement mais fortement, a insisté sur la dangerosité du front de mer et du coupable qui, avec ses potes, était venu avec l’intention manifeste d’en découdre. Avant de dresser par le menu la liste des dommages subis par la victime, traumatismes nombreux, coma, interventions chirurgicales physiques et neurologiques, blessures graves dont certaines irréparables, rééducations prolongées, difficultés mémorielles, et on en passe.
Cet homme, chauffeur de poids-lourd, ne pourra de sitôt reprendre son travail. Si tant est qu’il puisse un jour le faire.
Le substitut Saunier n’a eu aucune peine à enfoncer le clou, insistant sur la lâcheté du coupable et les graves conséquences pour sa victime. Des conséquences qui, n’eût été l’arrivée rapide des secours, eussent été fatales à n’en pas douter.
M. Saunier s’est aussi déclaré plus que surpris par l’emploi de « médiateur » confié à un individu violent, un repris de justice, insistant sur le fait que des emplois de complaisance permettent à des élus d’avoir « un certain contrôle sur la vie des quartiers et de calmer les esprits en cas d’agitation ».
M. Saunier a aussi précisé que les coauteurs avaient écopé de 4 années d’emprisonnement alors qu’ils n’avaient pas de casier judiciaire. C’est une autre farine avec Jérémy Ravelou contre lequel le substitut réclame de 4 à 5 ans ferme plus mandat d’arrêt.
Jérémy Ravelou a reçu une lourde addition : 5 ans ferme et mandat d’arrêt. Ne reste plus aux forces de l’ordre qu’à retrouver ce faux-cul qui change tout le temps d’adresse.