Olivier Comte commence son récit ainsi : « D’habitude, je ne prends jamais Air Madagascar ! « , jure-t-il.
Cette fois-ci, un déplacement à l’Ile Sainte-Marie l’y contraint puisque la destination n’est desservie que par la compagnie nationale…
Olivier Comte, un « zanatany », autrement dit un « enfant de la terre », a quitté Gillot avec sa femme le 10 juin. « On devait y passer 4 jours ! » en rigole-t-il encore. Nerveusement. A l’aller, pas de souci sur Air Mad’. La grève n’est pas encore annoncée.
Lundi 15. Les nouvelles sont mauvaises pour les possesseurs de billets d’avion Air Mad’. La compagnie doit composer avec une grève qui s’annonce très dure. « Ce lundi là, on doit partir : y’a plus d’avion ! La compagnie nous paye une première nuit dans un bel hôtel de l’île Sainte-Marie. Y’a pire comme cadre mais tout de même, nous sommes bloqués à Madagascar. A l’hôtel, on comprend vite la situation. Même du personnel de l’hôtel nous dit qu’Air Madagascar ne les paye plus. Dès le lendemain, nous décidons de nous rapprocher de la compagnie Air Austral. Déjà très sollicitée par son propre trafic, Air Austral nous confie qu’il n’y a pas de siège jusqu’au 26 ! »
« Nous sommes donc toujours à Sainte-Marie. On laisse passer le week end du 20 car nous savons que nous n’aurons aucun vol pour quitter l’île. Le 22, Air Mad nous dit, on a un vol vers Tana. Voilà tout juste une semaine que nos Réunionnais sont coincés à l’hôtel.
« L’agent d’Air Madagascar nous dit : à l’aéroport d’Ivato à Tananarive, vous allez au comptoir d’Air Austral pour échanger votre billet. Evidemment, rien ne se passe comme convenu….J’arrive au comptoir, y’a 50 personnes devant moi. Certains pour Paris, d’autres pour Marseille, bref, de tout… ». La réponse d’Air Austral est nette : il n’y a pas de place. Tout le monde reste sur le carreau.
Le personnel de l’aéroport s’y met aussi
Olivier Comte et sa femme sont alors dirigés vers un hôtel à proximité de l’aéroport. Le bon est délivré par Air Madagascar. L’agent remplit son bon d’hébergement à faire valoir auprès d’un hôtel. Tous sont complets. Les deux seuls qui ont encore des places refusent les bons Air Mad car là aussi, la compagnie ne les paye plus depuis longtemps. « L’idée était de rester dans un hôtel à côté de l’aéroport mais je suis obligé de nous trouver un hôtel dans le centre de la capitale, le Tana Hôtel. Même réponse chez eux, ils ne prennent plus les bons Air Mad’. Pas grave, on peut bien payer de notre poche l’hôtel. »
Le lendemain, soit le 23, un vol de disponible est annoncé aux passagers en souffrance. « On s’y rend et là, le comble du comble, on se fait contrôler 12 fois ! Ça m’a tellement agacé que j’ai recompté, une fois arrivé à La Réunion, que nous avons bien été contrôlés 12 fois à compter du moment où on a eu le ticket d’embarquement. Le premier contrôle arrive juste après avoir récupéré le coupon. Le deuxième, y’a trois flics dont l’un me dit, votre visa a expiré. Je lui dit que c’est normal puisque nous n’avons pas pu prendre de vol à cause de la grève. Il décide de nous faire ch… en posant notre visa sur le comptoir et en contrôlant tous les autres. Nous comprenons qu’il veut qu’on lui donne un p’tit quelque chose mais nous tenons tête, sans rien dire. Il finit par nous lâcher. Ensuite, on a droit à une fouille corporelle intégrale. Deux mètres plus loin, je dis bien deux mètres, nouveau contrôle comme si nous avions eu le temps de cacher un bazooka entre-temps. S’en suit un nouveau passage pour les contrôles de sacs etc..En tout 12 points de contrôle. Sur le tarmac de l’avion, on croit que tout est fini. En bas de l’avion, il y a un tas de valises. On nous dit, il faut reconnaître vos valises. Refouille des valises ensuite ! Je peux dire que trois contrôles peuvent apparaître comme normaux, le reste c’est du folklore, préfère-t-il en rire. Je connais évidemment Madagascar, j’y suis né dans les années 50, j’y ai grandi, j’y vais régulièrement, je me sens même plus Réunionnais et malgache que métropolitain mais j’étais surtout gêné pour les nombreux touristes sud-africains, européens qui étaient absolument scandalisés », soupire Olivier Comte.
Le retour via Air Austral se passera sans encombre, mais ses vacances 2015 ne risquent pas de s’oublier si rapidement.