Revenir à la rubrique : Politique

Le programme d’Emmanuel Macron passé au crible

Devenu dimanche le 8e président de la Ve République, Emmanuel Macron a déclaré durant sa campagne vouloir faire bouger les choses rapidement. Il avait promis en cas d’élection de s’engager sur six grands chantiers, à savoir la moralisation de la vie publique, la modernisation de l’économie, la stratégie internationale, la "société du travail", la sécurité ou encore sur une grande réforme de l’école.

Ecrit par SI – le lundi 08 mai 2017 à 12H37

Moralisation de la vie publique : Le projet d’Emmanuel Macron prévoit l’obligation pour les élus de présenter un casier judiciaire vierge, l’interdiction du cumul de plus de trois mandats successifs, la réduction d’un tiers du nombre de parlementaires ou la suppression de leur régime de retraite spécifique. Il sera également interdit aux parlementaires d’exercer des activités de conseil ou d’employer des proches ou des membres de leur famille. De plus, l’intégralité de leur rémunération sera fiscalisée.

Économie : Dans le domaine fiscal, une des mesures phares du candidat d’En Marche ! est la suppression pour 80% des ménages de la taxe d’habitation. Coût de la mesure : 10 milliards d’euros. Emmanuel Macron souhaite également ramener l’impôt sur les sociétés, actuellement de 33% à 25%, soit à la moyenne européenne. Il veut également réformer l’impôt sur la fortune (ISF), le transformant en « impôt sur la fortune immobilière ». Le but : prélever uniquement de l’ISF la part qui finance l’économie réelle, à savoir la possession d’actions ou d’entreprises et non plus le patrimoine financier et en actions. Autre mesure forte : la suppression du RSI et l’adosser au régime général.

Pour inciter les patrons à embaucher, Emmanuel Macron veut transformer le crédit d’impôt pour la compétitivité (CICE) en un « allégement de charges pérenne pour toutes les entreprises ». Il souhaite aussi la suppression de la « totalité des charges au niveau du Smic ».

Sur l’emploi, le nouveau locataire de l’Élysée propose un plan d’investissement de 50 milliards d’euros dont 15 milliards alloués à la formation de chômeurs et jeunes sans qualification.

Il a martelé à plusieurs reprises sa volonté d’aller beaucoup plus loin que la loi Travail portée par Myriam El Khomri. En effet, si les 35 heures ne sont pas supprimées, un accord d’entreprise pourra moduler le temps de travail hebdomadaire. Les dommages et intérêts versés aux prud’hommes en cas de licenciement abusif seront également plafonnés. Enfin, une ordonnance prévoira la fusion des institutions représentatives du personnel existantes (comités d’entreprise, délégués du personnel et CHSCT).

Emmanuel Macron propose dans son programme économique la création d’un versement social unique (RSA, APL) et une revalorisation de la prime d’activité de 50% et de l’allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse de 100 euros.

Sur l’épineuse question des retraites, Emmanuel Macron prévoit la création d’un « système universel de retraite ». Le principe : « 1 euro versé en cotisation ouvrira droit aux mêmes droits, quels que soient votre secteur, votre catégorie ou votre statut ». Sur son quinquennat, il a promis qu’il ne modifierait pas l’âge de départ à la retraite et qu’il ne modifiera pas le niveau des pensions.

Enfin, au niveau des économies faites par l’État, l’ancien ministre propose sur l’ensemble de son quinquennat le non-remplacement de 120 000 fonctionnaires sur les 500 000 qui vont partir en retraite.

Stratégie internationale : En Europe, le président élu veut la mise en place d’un budget de la zone euro avec un Parlement et un ministre de l’Économie et des Finances de la zone euro.  De plus, il promeut la création d’un Fonds européen de défense chargé de financer les équipements militaires communs. Toujours dans le domaine européen, Emmanuel Macron veut réserver l’accès aux marchés publics européens aux entreprises localisant au moins la moitié de leur production dans l’Union européenne.

Sur le front international, il poursuivra les opérations militaires engagées par la France au Mali et dans la zone comprise entre l’Irak et la Syrie.

Sécurité : Le nouveau chef de l’État a promis d’engager 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires, la création d’une « police de sécurité quotidienne », la création de 15 000 nouvelles places en prison ou encore l’augmentation du budget de la Défense à 2% du PIB. Pour lutter efficacement contre le terrorisme islamiste, il propose la création d’ « une cellule spéciale du renseignement anti Daech ».

Éducation : Mesure phare de son programme dans l’éducation, la limitation à 12 enfants par classe dans les 16 000 CP et CE 1 situés en éducation prioritaire REP et REP +. Une prime de 3.000 euros nets par an sera accordée aux enseignants ayant au moins trois ans d’expérience en zone prioritaire REP +. Par ailleurs, il propose la création de 5 000 postes d’enseignants.

Emmanuel Macron veut aussi donner plus de souplesse aux établissements dans l’application de la réforme du collège. Autre grand point de son programme éducatif, la rénovation du baccalauréat, qu’il souhaite voir être réduit à quatre épreuves écrites.

Outre-Mer : Il l’a promis, Emmanuel Macron ne touchera pas à la surrémunération des fonctionnaires en Outre-Mer. Des régions ultramarines qui bénéficieront d’un plan d’investissement de 1 milliard d’euros sur le quinquennat. Par ailleurs, le leader d’En Marche ! n’est pas contre donner plus de marges de manœuvre aux collectivités en leur permettant de « modifier la réglementation de droit commun pour l’adapter à leur situation particulière ».
Pour aider les ultramarins à sortir de leur isolement géographique, il s’est engagé à renforcer la continuité territoriale en mettant sur la table 200 000 billets aidés.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Soupçons d’emplois illégaux à la Région : « La fin ne saurait justifier les moyens »

La procureure de la République Véronique Denizot a demandé la condamnation des 11 prévenus de l’affaire des emplois présumés illégaux de la Région, ce jeudi lors de la quatrième journée du procès, une peine de 5 ans d’inéligibilité étant notamment requise pour l’ancien président Didier Robert, visé pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds . L’actuelle mandature de la Région, partie civile du procès, a demandé un préjudice à hauteur de 1,5 million correspondant à la somme des salaires versés aux huit conseillers techniques poursuivis pour recel.

Ratenon : « Rougail saucisses ek ketchup, plus jamais ça ! »

Jean-Hugues Ratenon a adressé un courrier au préfet pour faire part de ses inquiétudes devant le cours de deux essentiels de la cuisine locale et dans lequel il demande une table ronde avec tous les acteurs de la filière. Il poursuit son mécontentement sur les réseaux et “si ça ne plait pas au préfet tant pis”.

Marine Le Pen ne voit pas ce qu’il y a d’extrême dans ses idées

La figure de proue du navire RN est à La Réunion pour une visite de trois jours dans le cadre des Européennes. Elle a notamment surpris le bureau régional de son parti en annonçant la sélection d’une candidate réunionnaise qui n’était pas présélectionnée et a martelé sa position sur l’octroi de mer même si le dispositif national n’est pas à l’ordre du jour des Européennes.