Le Football Club des Avirons connaît des mois tumultueux depuis un an. Son actuel président, Charles Ethève, confirme d’ailleurs qu’il a été entendu par les gendarmes de la brigade financière il y a une semaine de cela.
Mais le nouvel homme fort du club de football rappelle à juste titre que son interrogatoire fait suite aux soupçons portés à la connaissance des gendarmes en avril 2012. « Les gendarmes m’ont donné les montants sur lesquels se portent les interrogations, soit 100.000 et quelques euros », constate-t-il, lui qui a pris en main la destinée du club en novembre 2012.
Avant lui, la présidence avait été occupée par Joël Murat, puis plus récemment par Claude Doris. Ces deux derniers « se renverraient la responsabilité du trou constaté dans la trésorerie du club », explique un observateur. Impossible d’évoquer le sort du FCA sans le lier à celui de la Coopérative des Avirons. A l’époque, son directeur, Joël Murat, était également président du club, jusqu’en 2012. De quoi alimenter les soupçons sur les transferts d’argent de la coopérative vers le club. Soupçons qui se cristalliseront notamment par le dépôt d’une plainte contre X du conseiller d’opposition, Eric Ferrère, c’était en avril 2012.
En décembre dernier, Ary Mondon, le nouveau président de la coopérative, envisageait de porter plainte de la même manière après s’être rendu compte des écarts de trésorerie constatés à son arrivée à la tête de la structure. Indisponible cet après-midi, celui-ci devrait nous en dire plus dès demain.
« Il y a deux ans de cela, le FCA tournait avec un budget de 500.000 euros, une somme énorme pour un club évoluant en D1 pro », a confirmé Charles Ethève aux enquêteurs. Dans le même temps, le club était, selon ses dires, celui qui composait avec le plus petit apport de subventions communales de toute la D1, avant d’être relégué en super D2. A titre de comparaison, le club doit composer cette année avec une subvention de 160.000 euros.
Le bureau du FCA est prêt à suivre le mouvement en portant plainte
A son tour, le nouveau bureau du FCA devra prochainement se prononcer sur l’attitude à adopter face aux accusations contre l’ancienne présidence du club. L’objectif rejoint celui des autres plaintes évoquées plus haut par d’autres protagonistes : faire la lumière sur l’implication du tandem Jean-François Rivière (ex-président de la coopérative), Joël Murat (ex-directeur de la coopérative et ex-président du FCA). « Je dois réunir le bureau afin de savoir s’il y a lieu de porter plainte ou pas. Sur cette question, il faut quand même avoir l’unanimité des personnes », reconnaît Charles Ethève qui rappelle qu’il « ne connaît rien à cette histoire. J’ai pris le dossier en cours de route, en novembre 2012. J’ai dit tout ce que je savais à la brigade financière », complète-t-il.
Les soupçons qui se précisent autour de deux structures phares de la ville des Avirons trouvent un écho de plus en plus fort dans la bataille électorale entre majorité et opposition. A l’origine d’une plainte en avril 2012, Eric Ferrère ne manque pas de s’interroger sur le degré de connaissance de ces supposées malversations par le premier magistrat, Michel Dennemont, alors même que des élus de la majorité émargeaient au conseil d’administration du club, ce qui n’est plus le cas depuis la nouvelle présidence. « Je m’interroge sur la remarque du maire adressée à mon égard lors du dernier conseil. Il m’a demandé si, à travers la coopérative et le FCA, c’est lui que je visais ? J’ai porté plainte contre X, sans nommer qui que ce soit, je trouve étonnant qu’il se soit senti visé », ironise l’opposant.