« Je me suis adressé au steward, non loin de moi, et lui ai demandé pourquoi il y avait un passager avec le visage dissimulé en plein état d’urgence ? Le steward m’a demandé pourquoi je m’en prenais à cette personne. Je lui ai répondu que nous étions en plan Vigipirate et qu’il est interdit d’avoir le visage dissimulé, pour la sécurité de tous« , explique le passager. La direction d’Air Austral nous explique point par point la politique d’embarquement qu’elle applique, conformément aux textes de loi. En clair, une fois les contrôles d’identité passés avant l’embarquement, le dernier mot revient toujours au commandant de bord. La réponse d’Air Austral dans son intégralité :
« Un aéronef n’est pas un espace public »
« Il y a une loi qui interdit effectivement de dissimuler son visage. La question est de savoir si nous devons nous conformer ou non à cette loi. Il se trouve qu’un aéronef n’est pas un espace public. C’est un espace qui appartient à une société privée et c’est donc un espace privé. On est donc dans une réglementation de type privé.
En ce qui nous concerne, on doit s’assurer que la sécurité du vol n’est pas remise en cause. C’est une décision qui appartient au commandant de bord. Cela fait partie de ses prérogatives.
« Les procédures de contrôle et de sécurité ont été renforcées avec le plan Vigipirate »
Nous sommes protégés par des contrôles de sûreté qui sont obligatoires au niveau des procédures d’embarquement. Les passagers ne peuvent pas pénétrer dans l’avion si ils ne sont pas passés par les formalités d’embarquement. Les procédures de contrôle et de sécurité ont été renforcées avec le plan Vigipirate.
Il n’y a pas de directives particulières qui ont été données en ce sens. Le règlement intérieur de la compagnie précise que le commandant de bord doit juger si la personne porte atteinte à la sécurité du vol. Ce jour-là, il a jugé que la personne avait subi les contrôles de sécurité nécessaires et il n’a pas estimé qu’elle représentait un danger.
Cette personne, lorsqu’elle est dans un lieu public, doit enlever son voile intégral si elle veut respecter la loi. Elle a retiré son voile au moment ou elle a débarqué à l’arrivée. Cette personne a respecté les formalités de police à l’embarquement à Johannesburg. Elle s’est installée à son siège et a décidé de porter son voile. »
L’espace public est constitué des voies publiques ainsi que des lieux ouverts au public ou affectés à un service public
Pour rappel, voici la loi à laquelle fait référence le passager. Il s’agit de la loi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 : « Nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage. Pour l’application de l’article 1er, l’espace public est constitué des voies publiques ainsi que des lieux ouverts au public ou affectés à un service public. L’interdiction prévue à l’article 1er ne s’applique pas si la tenue est prescrite ou autorisée par des dispositions législatives ou réglementaires, si elle est justifiée par des raisons de santé ou des motifs professionnels, ou si elle s’inscrit dans le cadre de pratiques sportives, de fêtes ou de manifestations artistiques ou traditionnelles« .