Après Saint-Pierre, le Parti de Gauche est en mesure de constituer une liste aux élections municipales à Saint-Paul.
La liste aujourd’hui constituée autour d’un noyau restreint d’une quinzaine de noms est « ouverte à toutes les catégories sociales », signalent ses militants qui veulent diversifier le plus possible leur liste.
Dans les pas de Jean-Luc Mélenchon, Denise Delavanne (déjà suppléante de Patrick Loiseau aux législatives dans la 2e circonscription) se présente comme tête de liste d’un parti qui revendique son « écosocialisme » en guise de socle. Un concept adopté par la gauche européenne qui prône « un socialisme débarrassé de la logique productiviste et une écologie farouchement anticapitaliste« .
Désireux d’exister dans une campagne qui cristallisera comme partout des duels archi attendus, le Parti de Gauche n’exclut pas un rapprochement avec la candidate de Pour La Réunion, Huguette Bello. Un accord PLR/PG existe d’ailleurs à Saint-Pierre. Pourquoi ne pas dupliquer l’attelage dans l’Ouest ?
Très vite, la mise au point est faite : « ce qui importe c’est le programme et l’intérêt général« . Si accord il devait y avoir, Denise Delavanne estime que le score réalisé à la présidentielle par leur poulain les place au minimum à égalité de traitement avec les écologistes d’EELVR, voire mieux. L’objectif étant d’intégrer la future équipe municipale avec quelques représentants.
Accent sur la gratuité des transports en commun, gratuité des premiers mètres cubes d’eau, rapprocher la municipalité des citoyens, favoriser le déploiement des structures basées sur l’économie solidaire, Denise Delavanne et son équipe de campagne définissent leur parti « national dont le programme est déclinable à la Réunion ».
« La vraie escroquerie, explique le Parti de Gauche, se situe dans ces élus qui revendiquent leur appartenance à des grands partis nationaux et qui localement passent des accords inédits », dénoncent-ils.
Loin de projets tape à l’oeil, le parti entrevoit d’autres gisements à travers le développement de recycleries. « A la Réunion, il y a un potentiel énorme en la matière ».
La réforme des rythmes scolaires inspire également le PG qui y voit la possibilité de faire de l’école un « lieu de conseils de quartiers », ou encore des centres de loisirs municipaux adossés à elles.
Bilan « intéressant » de la mandature Bello
L’appel du pied adressé à PLR est franc. Cela n’empêche pas le parti de faire ressortir des points faibles du bilan « intéressant » de la mandature écoulée. Selon les fidèles de Mélenchon, l’équipe arrivée en 2008 à Saint-Paul a eu le mérite de « redresser le bilan catastrophique de la droite installée depuis cinquante ans ». Avec ses efforts sur le volet « culturel, sa régie des eaux, son tissu associatif qui est en train d’être remis sur pied, la mandature a marqué une vraie rupture de la pratique de la droite sur Saint-Paul », indiquent-ils. Deux bémols : l’absence de Mme Bello sur le terrain, imputable à son cumul des mandats auquel ils sont farouchement opposés. Aussi, le PG stigmatise le peu de délégation assignée à ses adjoints.
Crédibiliser son implication sur les faits de société passe enfin par l’évocation du cas de la société industrielle de Bourbon SIB. « Les parlementaires du Parti de Gauche sont les seuls à avoir porté à l’Assemblée une proposition de loi visant à interdire les licenciements boursiers », informent ses membres. L’illustration parfaite que le « PG » comme ils s’appellent eux-mêmes, ne pratique pas le double langage national/local.