« Après une « saison des pluies » encore décevante pour nos ressources en eau (la 4ème de suite), le début de la saison sèche (mai à juillet) se caractérise par de forts déficits sur le Sud de La Réunion (-50% en moyenne sur les communes allant des Avirons à St-Joseph en incluant Cilaos, l’Entre-Deux et Le Tampon).
Le temps sec, voire aride dans le Sud, s’est poursuivi et accentué au mois d’août. Sur l’ouest du département, les cumuls mensuels sont restés inférieurs à 10 mm ; 5 stations n’ont relevé aucune goutte de pluie.
A l’opposé, le poste le plus arrosé (Hauts de Ste-Rose) a recueilli 277mm ; soit le second cumul mensuel le plus faible (pour un mois d’août) depuis l’ouverture de ce poste en 1973 (après les 267 mm d’août 1996) ; la normale pour un mois d’août étant de 740 mm pour cette station.
Les mois d’août précédemment les plus secs étaient ceux de 1971 et 1978
A l’examen du bilan des 40 postes (qui mesurent les cumuls de pluie depuis 1970), ce mois d’août est le plus sec jamais observé avec un déficit moyen de près de -70%. En moyenne, les pluviomètres de nos stations n’ont enregistré que 30 mm (alors que la normale pour un mois d’août est d’environ 100 mm). Le bilan le moins déficitaire est celui de Grand-Hazier (- 40%) dans le nord-est de l’île ; il est d’ailleurs le seul à afficher un déficit inférieur à -50%. Les mois d’août précédemment les plus secs étaient ceux de 1971 et 1978
Aucune perturbation australe (front froid) n’a réussi à remonter jusqu’à La Réunion au cours du mois. De plus, l’alizé a été particulièrement sec et n’a arrosé que trop ponctuellement la partie Est de l’île. L’essentiel des précipitations s’est produit entre le 12 et le 16 ainsi que le 30 août sous l’effet d’un alizé temporairement un peu plus humide.
Sur un an glissant (depuis septembre 2011), le déficit pluviométrique sur le département s’établit à -11% mais il affiche près de -35% sur le Sud de La Réunion.
Record de plus faible humidité à Gillot-Aéroport
Conséquence de ce manque d’eau, les sols se dessèchent et l’humidité ambiante reste faible. A Gillot-Aéroport, les dernières ondées remontent au 21 août. La journée du 29 août a bénéficié d’un ensoleillement maximal (660 minutes d’insolation continue) ; la visibilité était exceptionnelle dans une atmosphère des plus limpides.
Le capteur d’humidité corrobore d’ailleurs cette impression en enregistrant une valeur historiquement faible (17% d’humidité relative relevée à 11h30 le 29), ce qui représente un record absolu de plus faible humidité relative pour Gillot-Aéroport depuis 1953.
Il est très rare de descendre à des humidités inférieures à 25% au niveau de la mer ; cela ne s’était produit qu’une fois dans le passé pour Gillot (22% en août 1978). L’humidité moyenne lors d’une journée du mois d’août est de l’ordre de 70% sur l’aéroport de Gillot.
Des humidités relatives aussi faibles, voire plus basses encore (jusqu’à 5%), se rencontrent plus fréquemment au-dessus de la couche d’inversion (c’est-à-dire au-dessus de 2000/2500m en hiver austral) ; c’est notamment le cas au Maïdo, au Volcan ou encore au Piton des Neiges. »