Dans son programme, Huguette Bello évoque la construction de lycées avec des enseignements spécialisés (mer, tourisme, numérique, …). C’est charitable et difficilement contestable mais c’est précisément la ligne qui avait été fixée sous la mandature de Paul Vergès avant d’être remis en cause et à tort en 2010 par l’équipe de Didier Robert. Le Schéma directeur des lycées est depuis venu rappeler que l’évolution démographique réunionnaise nécessite la construction d’au moins quatre nouveaux lycées. Quoiqu’il arrive, quelque soit l’équipe, la collectivité régionale devra le faire. Madame Bello n’invente rien.
Il est vrai qu’il y a encore à faire sur la réhabilitation et la construction d’écoles mais cela relève de la compétence des communes pour les écoles maternelles et primaires, du département pour les collèges et de la région uniquement les lycées. Confrontés à des difficultés financières (question qui devrait préoccuper la député à l’Assemblée nationale), la région aide depuis des années ce type d’investissements via différents plans d’aides aux communes. Là aussi donc, rien de nouveau.
Puis, il s’agit pour Madame Bello d’apporter des ajustements à des mesures là encore déjà existantes. Souhaiter transformer le « Plan Ordinateur Portable » en « Plan Ordinateur Portable Pédagogique », c’est jouer sur les mots et ils ne peuvent se suffire à eux-mêmes. La numérisation de l’école est inscrite au sein du projet du gouvernement actuel qu’elle soutient mais qui est très peu suivi des faits. Sans une réelle volonté de l’Education nationale, le POP est et restera une mesure précipitée sans résultats concluants. Sans l’Education nationale, sans évolution du système éducatif français, ces ordinateurs financés par l’argent public continueront d’être massivement en revente sur les sites dédiés.
Pour les manuels scolaires, là aussi il s’agit d’un accompagnement récurrent de la collectivité, dispositif qui a été appelé à évoluer début des années 2010 pour se mettre en conformité avec la législation, législation qui tend à freiner le degré d’intervention de la région sur ce sujet.
Concernant la bourse de séjour linguistique pour les jeunes de 16 à 20 ans, de nombreux dispositifs existent déjà mais que les questions de mobilité renvoie à des problématiques qui dépassent le critère financier, avec par exemple la question de l’accompagnement ou encore celle du retour. Sur le POP, les manuels scolaires et la mobilité, les propositions de Madame Bello sont la démonstration d’une absence de maîtrise des dossiers qui concernent la collectivité régionale.
Le programme comporte un certain nombre de déclarations d’intentions qui vont dans le bon sens mais qui ne disposent pas de plans d’actions : la lutte contre le décrochage scolaire ou encore l’intégration de la santé publique dans les lieux de savoir.
Enfin viennent les bonnes idées mais qui ne relève pas des compétences de la région à titre d’exemple, l’anglais au primaire.
Avec les mêmes recettes éducatives, il y aura les mêmes résultats décevants. Les Réunionnais méritent mieux que ça : de l’ambition et de l’innovation, il y a urgence !
HD
