Comme souvent dans ces cas là, deux versions s’opposent : celle des policiers et celle des amis de la personne interpellée.
Selon les policiers, comme à chaque période de Ramadan, ils étaient en opération de sécurisation autour de la mosquée de Saint-Denis. A la sortie de la prière, au moment où plusieurs centaines de musulmans quittaient la mosquée, Habdul-Hack Juan, le fils de Nassimah Dindar, leur aurait lancé « Espèce de merdes, qu’est ce que vous faites là?« , au moment où il passait à leur hauteur. Les policiers de la patrouille l’auraient alors interpellé et conduit à l’intérieur du fourgon. Mais Habdul-Hack Juan se serait débattu et appelé ses amis à la rescousse. Une quarantaine de jeunes auraient alors voulu l’arracher de force du fourgon, ce qui a obligé les policiers à faire usage de bombes lacrymogènes pour se dégager et emmener le jeune rebelle au poste où il est actuellement entendu. On lui reproche une rébellion et un outrage à agents.
La version de plusieurs témoins que nous avons pu interroger diffère sérieusement de cette présentation officielle. Selon eux, Habdul-Hack Juan se serait fait frôler par un véhicule de police qui circulait difficilement entre les nombreuses voitures garées en épi devant la mosquée. Ce serait là, qu’instinctivement, il aurait vertement apostrophé les policiers. Ces derniers sont alors descendus de leur véhicule et ont voulu entrainer de force le jeune homme jusqu’au fourgon. Quelques ralés-poussés plus tard, des témoins sont intervenus pour tenter de calmer la situation et notamment proposer de ramener le jeune homme chez lui, le temps qu’il se calme, quitte à ce qu’il revienne ensuite s’excuser.
Les choses auraient été sur le point de s’arranger avec les policiers de la patrouille, mais l’arrivée des policiers de la BAC (brigade anti criminalité) aurait tout fait basculer. Ils auraient alors fait preuve d’un comportement digne de cowboys, selon ces témoins, menaçant les personnes présentes avec leurs bombes lacrymogènes et un pistolet Taser. Cette attitude aurait entrainé la réaction violente d’une quarantaine de jeunes et les policiers ont du faire usage de leurs bombes lacrymogènes pour se dégager et emmener Habdul-Hack Juan au poste.
Quoi qu’il en soit, il devrait être facile de connaitre la vérité puisque toute la scène a été filmée par plusieurs jeunes avec leurs téléphones portables et qu’une caméra de vidéo-surveillance surplombait le lieu de l’altercation.
Une fois à Malartic, le fils de Nassimah Dindar aurait porté plainte contre les policiers de BAC. Il est toujours en garde à vue.
Voila un ramadan qui démarre bien mal pour la communauté musulmane de Saint-Denis…