Les manutentionnaires de la Coopérative ouvrière réunionnaise (COR) présents dans la cour de la société située à 500m du Port Est l’assure : "le déchargement des bateaux continue", malgré l’absence à la tête de la structure de son directeur, qui a préféré détaler.
Le pot aux roses est découvert il y a deux semaines. Alors que des huissiers s’apprêtaient à venir saisir les documents administratifs de la société, Jacques Virin, son directeur, s’est arrangé pour faire place nette.
Pourtant, depuis le début de l’année, les soupçons s’étaient précisés. Au coeur de la tourmente, l’actuelle directrice adjointe, Nathalie de Broissia, explique les méfaits qu’elle n’a "pas voulu passer sous silence", dit-elle. Elle avait été recrutée il y a un an seulement pour seconder le directeur.
"Des cautionnements et des investissements ont été réalisés hors de l’intérêt social pour lequel a été créée la coopérative", avance la directrice adjointe, parlant même de collusion d’intérêts familiaux entre la COR et son ex-directeur.
Une plainte au pénal et au civil en préparation
La coopérative, qui se trouve par ailleurs être la quatrième société de manutention créée dans les activités portuaires, est relativement récente, elle est née en 1992.
Du côté des manutentionnaires, tous associés à parts égales comme le veut la formule de la coopérative, les mots à l’endroit de Jacques Virin sont durs. "Pour lui, la société l’était à li. En principe ou investit avec de l’argent que lé a ou mais là li investissait avec l’argent de la coopérative". La brèche des reproches est ouverte: "li la licencié des camarades sans motif, c’était en 2003 par exemple ou encore pas plus loin que l’année dernière". "Il ne nous informait pas sur les bilans non plus", poursuit un autre docker journalier.
Le conseil d’administration extraordinaire qui s’est terminé à 14h (après 3h de délibération) a par ailleurs figé les premières sanctions internes. Le président en fuite, Jacques Virin, tout comme trois autres associés ont été remerciés et ce malgré l’absence du premier.
"Une plainte au pénal va précéder une autre au civil", envisage déjà Nathalie de Broissia, la directrice adjointe. Depuis le 8 juin, et malgré les turbulences, "nous avons pris en charge deux bateaux". Pas de rupture donc dans le déchargement des navires du Port Est.