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Le dernier budget de la mandature Dindar maintient les prestations sociales, jusqu’à quand ?

Demain, se tiendra le débat sur l'orientation du budget 2011 du Conseil général. Évoquant ce qui s'apparente à sa dernière signature au Palais de la Source, la présidente, Nassimah Dindar, a voulu maintenir le niveau des prestations sociales qui incombent à la collectivité. Malgré ce maintien pour l'année prochaine, les lendemains s'annoncent délicats pour la majorité qui reprendra le flambeau en mars prochain. La présidente s'est, quant à elle, focalisée sur ce qu'elle nomme "le maintien du cap" qu'elle avait engagé depuis sa première mandature, et ce malgré un transfert financier de l'Etat qui n'a pas suivi selon elle.

Ecrit par Ludovic Grondin – le lundi 15 novembre 2010 à 18H25

L’assemblée plénière du Conseil général de demain marquera le dernier budget de la présidence Dindar. A ce titre, la présidente sortante a voulu donner un signe fort, celui du maintien des prestations sociales dans leur ensemble pour l’année 2011. Cependant, pour les années d’après, les quelques élus du Conseil général présents autour d’elle cet après-midi au Département, ne répondent plus de rien. Tous se tournent vers les promesses financières de l’État. Promesses que les élus assurent réclamer à l’État, mais dans une revendication nationale de toutes les collectivités lésées par le transfert de compétences.

« Mes deux mandatures ont été axées sur la priorité sociale », précise d’emblée Nassimah Dindar. C’est donc un budget 2011 qui ne trahirait pas cette règle selon elle, qui va être présenté demain en assemblée plénière au Palais de la Source. « Sans faire le bilan de cette mandature, nous pouvons dire que ces obligations budgétaires vont être l’occasion de renforcer notre effort sur ce volet », rappelle-t-elle.

La venue du RSA aurait pu contraindre à des coupes budgétaires

Entourée d’Eric Fruteau, de Jean-Jacques Vlody ou encore d’Alain Zanéguy, la présidente a voulu rassurer sur les « engagements sociaux » du Département pour l’année à venir. Il faut dire que l’arrivée du RSA au 1er janvier aurait pu donner lieu à de sérieuses coupes dans le panel des prestations sociales à la charge de la collectivité.

 

Pour l’heure, entendez jusqu’à fin 2011, il n’en n’est rien. Cependant, les élus de la majorité actuelle s’inquiètent de la pérennité des dispositifs dans les années à venir. Un bébé qu’ils n’auront peut-être plus la charge de porter après les élections partielles de mars prochain.

Jean-Jacques Vlody, conseiller général mais surtout responsable du comité de pilotage du RSA pour le compte du Département, n’est lui non plus pas tendre avec l’Etat. « Alors que le nombre de bénéficiaires progresse, la base de participation de l’État restera, elle, au même niveau. La question du financement des aides sociales pour les années d’après s’annoncent donc compromises ».

Ibrahim Dindar : « L’Etat nous doit 350 millions d’euros »

Devant le concert de critiques envers l’État, Ibrahim Dindar évoque malgré tout les leviers sur lesquels devra jouer le Conseil général, si ce n’est déjà fait pour certains : « dans un tel contexte de resserrement budgétaire, il faut que l’on arrive à combiner quatre facteurs. Celui de la baisse des prestations sociales, nous n’y comptons pas, la baisse du budget de fonctionnement de la collectivité, nous l’avons déjà entamé, augmenter la fiscalité, cela a déjà été fait il y a deux ans, nous ne pouvions demander un effort supplémentaire des contribuables, et enfin baisser les investissements ».

Au-delà du gel des dotations d’État prévu ces trois prochaines années, Ibrahim Dindar élargit la genèse du problème financier rencontré par la collectivité : « Nous attendons déjà 350 millions d’euros (en cumulé avec l’APA et le RMI) que l’État doit au Département depuis 2004 dans le cadre des transferts de compétences qui n’ont pas été suivies financièrement ».

Malgré ce tableau pessimiste, dont bénéficiera la prochaine majorité, Alain Zanéguy voit la venue du RSA comme un formidable moyen pour la collectivité de changer de braquet : « Si le climat social est relativement apaisé aujourd’hui à la Réunion, c’est grâce aussi à l’aide sociale du Département, puisque ces aides proviennent finalement de nos impôts à tous ».

L’assemblée plénière de demain, avec le rôle habituel de l’opposition, devra donc juger de l’orientation budgétaire voulue par l’actuelle présidence, la dernière de l’ère Dindar.

 

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