Police nationale et municipale, la surveillance est renforcée aux abords des lieux de culte en métropole, les autorités craignant la survenue d’attaques en réaction à l’arrestation de 12 islamistes.
A la Réunion, la notion de risque n’est pas la même. Pour autant, des gardes statiques effectuées par des policiers municipaux relancent la polémique de l’armement de ces derniers, ici comme ailleurs. Munis dans le meilleur des cas d’un gilet par balles ou d’un bâton de défense, mais très souvent d’un seul stylo – et de courage -, les policiers municipaux se retrouvent à assurer des rondes, de jour comme de nuit, sur des lieux considérés comme dangereux. Sous-armés et non formés aux gardes statiques, comment peuvent-ils, en cas d’incident, protéger les usagers et se protéger eux-mêmes?
Les syndicats interpellent les maires, garants de leur sécurité: « Donnez nous les moyens d’assurer nos missions« . Pour Jean-Louis Del Pistoia, délégué départemental de l’USPPM, « les maires, à la Réunion comme en métropole, engageant les policiers municipaux dans de telles missions, ne doivent pas oublier qu’ils se doivent de prendre toutes les mesures pour que les agents exercent pleinement leurs missions et en toute sécurité« .
« N’attendons pas que les maires fassent une belle oraison funèbre…«
Donc soit les policiers municipaux se voient dotés des mêmes moyens de protection et de défense (gilets pare balle et armes à feu), soit ils sont tous désarmés et se cantonnent uniquement aux missions relatives au stationnement et ont des prérogatives similaires à celles des Agents de Surveillance de la Voie Publique… Voilà le message que les syndicalistes continuent à lancer, prêts, en cas d’incident, à se retourner pénalement contre le maire.
En attendant, parce que les policiers municipaux n’ont pas le droit de retrait sous peine d’être accusés de faute professionnelle grave, ils vont au « front » partout où on leur demande… en espérant de ne pas tomber sur un forcené, un délinquant ou quelconque personne dangereuse prête à s’en prendre à celui qui n’a d’autres caractéristiques que le mot « police » gravé dans son dos.
Au total depuis le début de l’année, on dénombre 66 blessés au niveau national dans la police municipale. « Des vies sont engagées« , rappelle le syndicaliste qui se souvient encore de l’affaire Aurélie Fouquet, jeune policière municipale tuée dans une fusillade en banlieue de Villiers sur Marne. « N’attendons pas que les maires fassent une belle oraison funèbre…« , conclut Jean-Louis Del Pistoia.