« Au début il s’agissait seulement d’une salle de prière pour les élèves de confession musulmane du lycée Roland Garros« . Aujourd’hui Jacques* prétend qu’une soixantaine de personnes vient prier dans cette maison du Tampon transformée en lieu de culte. Une salle de prière située juste en face de chez lui.
Ce voisin qui a préféré garder l’anonymat se dit « respectueux des us et coutumes de chacun » mais ne supporte plus les nuisances sonores causées par les appels à la prière quotidiens et le défilé régulier des voitures dans la petite rue. « Je veux juste être tranquille. Ces faits qui peuvent apparaître banals, répétés plusieurs fois par jour deviennent insupportables« , soupire l’homme d’une cinquantaine d’années.
Plusieurs mains courantes ont été déposées. « Les gendarmes et les policiers municipaux se sont déplacés à maintes reprises, demandant à ces personnes de ne plus se garer devant ma maison », explique Jacques qui ajoute, pour prouver sa bonne foi, avoir également fait des démarches pour nuisances sonores contre une salle de sport installée à quelques rues de chez lui.
Face aux nuisances de l’appel du muezzin, d’autres voisins que nous avons interrogés n’y trouvent quant à eux rien à redire.
Des courriers à la mairie du Tampon, au procureur et au sous-préfet de Saint-Pierre
L’association islamique sunnite du Tampon qui assure la gestion de la salle de prière mais aussi celle de la Mosquée Noor-ul-Islam du centre-ville atteste que tous les moyens possibles pour tenter de satisfaire les exigences du voisin exaspéré ont été engagés. « Aucun des autres voisins ne s’est plaint« , indique Nazir Patel, le président de l’association. « Le but n’est pas de déranger les riverains. Nous nous situons ici dans un contexte urbain et tout comme une église, nos activités engendrent un peu de bruit « .
La maison située dans un ancien lotissement privé a été transformée en lieu de culte en 2010. L’ancien conseiller municipal explique aussi qu’il s’agit de rapprocher le lieu de culte des personnes de confessions musulmanes qui habitent le quartier et qui n’ont pas forcément les moyens de se rendre à la mosquée du centre-ville. « C’est aussi un lieu de socialisation où l’on vient vivre sa foi en toute convivialité ».
Les relations entre les deux parties sont aujourd’hui rompues. Jacques, installé depuis 2011 dans la maison familiale, souhaite que cette situation se règle le plus rapidement possible. Pour y arriver, il a adressé des courriers à la mairie du Tampon, au procureur et au sous-préfet de Saint-Pierre. « Des courriers restés sans réponse », déplore-t-il.