La justice ne peut pas tout, car elle est subordonnée aux hommes et au pouvoir. Le cas du sénateur Gaston Flosse exprime plus que jamais combien la loi est fragilisée par ceux-là mêmes qui ont la responsabilité de sa création et sa rédaction ou de son application.
En effet, il a fallu attendre la septième demande de levée d’immunité parlementaire -la première a été faite en 1995- pour obtenir une levée partielle votée à une large majorité. Mais celle-ci ne permet que le placement de Gaston Flosse en garde à vue.
En effet, les sénateurs ont rejeté les autres parties de la demande “trop imprécises et insuffisamment motivées” selon l’AFP, alors que le procureur général de Papeete souhaitait obtenir “toutes les dispositions restrictives ou privatives de liberté du parlementaire” pour avancer dans son enquête “portant sur une affaire de plus d’un million et demi d’euros”.
Même si l’étau judiciaire semble se resserrer autour du sénateur de 78 ans, déjà impliqué dans plusieurs affaires dont la disparition d’un journaliste, l’hypothèse d’une mise en détention provisoire passerait par une huitième demande de levée de l’immunité parlementaire de Gaston Flosse.
L’actualité judiciaire du sénateur reste toutefois chargé. Il pourrait se retrouver bientôt en correctionnelle pour prise illégale d’intérêt et détournement de fonds publics. Il a déjà à son casier judiciaire une condamnation (à un an de prison avec sursis et un an d’inéligibilité) pour détournement de fonds publics.
L’appel a été mis en délibéré.