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Le SMIC horaire passe à 9 euros bruts au 1er janvier

Le Salaire minimum interprofessionnel de croissance va progresser de 1,6 % à partir du 1er janvier pour atteindre 9 euros bruts de l’heure, soit 1.365 euros brut par mois et 1.073 euros net. C’est l’annonce qui a été faite en fin d’après-midi d’hier par le ministre du Travail, Xavier Bertrand. Une revalorisation du SMIC qui ne correspond qu’à la hausse légale. Le ministre s’est expliqué sur la cinquième année consécutive sans coup de pouce de l’Etat.

Ecrit par Ludovic Grondin – le mercredi 15 décembre 2010 à 07H32

Les 2,3 millions de salariés smicards toucheront 17 euros de plus par mois, soit pour 35 heures hebdomadaires un SMIC net à environ 1.073 euros. C’est l’annonce faite hier par Xavier Bertrand, ministre du Travail lors de la Commission nationale de la négociation collective.

Cette hausse intervient conformément au strict minimum légal et sans « coup de pouce » supplémentaire du gouvernement. Depuis le 1er janvier 2010, le salaire minimum se chiffrait à 8,86 euros de l’heure, soit 1.343,77 euros brut mensuels (ou 1.056 euros net) pour 35 heures hebdomadaires.

Un rapport d’experts qui fait autorité

Sur le non coup de pouce du Smic, le ministre s’en est remis au rapport d’experts* désignés sur le sujet. Un rapport qui est souvent suivi par le gouvernement. Depuis 2007 et l’accession à la présidence de Nicolas Sarkozy, jamais le salaire minimum n’a été revalorisé au-delà de l’obligation légale. Plus largement, cela fait 5 ans qu’aucune revalorisation n’a eu lieu.

 

« Nous devons faire en sorte que la hausse du SMIC corresponde à l’évolution réelle de l’économie. La politique récurrente des « coups de pouce » peut avoir pour effet d’évincer de l’emploi les travailleurs les plus fragiles » a indiqué Xavier Bertrand. « Le rapport de la commission d’experts montre (…) qu’une forte hausse du SMIC limite les perspectives d’évolution salariale pour les travailleurs faiblement rémunérés. La commission d’experts préconise par conséquent de ne pas augmenter le SMIC au-delà du minimum légal. Pourquoi ? Parce que si l’on choisit d’aller au-delà, on risque de compromettre la compétitivité de notre économie et donc la reprise de l’emploi, et cela, personne ne le souhaite ».

Environ un salarié sur dix est concerné

Xavier Bertrand s’est par ailleurs défendu, dans son discours, d’un tel choix au motif que la progression du salaire minimum ne concernerait que « 10 % des salariés » aujourd’hui, alors qu’ils étaient plus de 16% il y a 5 ans.

Le ministre s’est dit, à l’inverse, plutôt favorable à des « négociations salariales dans l’ensemble des branches », tout en précisant que le « nombre de branches avec des salaires au-dessus du SMIC était passé à neuf, contre sept il y a cinq ans », signe d’un choix payant du gouvernement selon le ministre.

Une vision évidemment pas partagée par le monde syndical pour qui une revalorisation du SMIC aurait permis de suivre la tendance à l’augmentation « des frais de logement ou d’énergie » selon Michèle Chay de la CGT.

Cette revalorisation légale du Smic sera présentée par Xavier Bertrand ce matin en Conseil des Ministres pour validation.

—————–

*La Commission d’experts consultative est présidée par Paul Champsaur. Les cinq experts, dont l’avis est habituellement suivi par le gouvernement, avaient déconseillé la semaine dernière tout coup de pouce, estimant notamment que la hausse du SMIC peut « améliorer la rémunération des personnes en emploi » mais éloignerait du marché du travail « les plus fragiles ».

 

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