Le Refuge, association de lutte contre l’homophobie et la transphobie, accuse les médias. Stéphane Ducamp, son président, a souhaité réagir suite à [la parution de notre article]urlblank:http://www.zinfos974.com/Homosexuels-et-travestis-de-la-Reunion-reagissent-a-l-annonce-de-Leila-redevenue-Vincent_a76650.html ce vendredi. Selon lui, la polémique autour du changement d’identité de Leila, redevenue Vincent Aure, prend une ampleur qui nuit gravement au travail du Refuge à La Réunion.
« Tous ces articles et ces émissions sur Leila lui donnent beaucoup trop d’importance; comme si elle représentait la population homosexuelle, travestie et trans-identitaire de l’île. Or elle ne représente rien », affirme-t-il. Il précise que le mot « population » est préférable au mot « communauté » trop souvent employé dans la presse: « Il n’y a pas de communauté homosexuelle comme il n’y a pas de communauté hétérosexuelle ».
Donner la parole à une personne « qui a des problèmes » et « qui fait un business de sa sexualité à travers les strass, les paillettes et la prostitution » est une erreur selon lui. « Elle oppose la religion à l’homosexualité, ce qui va totalement à l’encontre de ce que nous essayons de changer. Nous sommes dans une démarche d’ouverture à tous, homosexuels ou hétérosexuels, et nous pensons que la religion, qui est un facteur de cohésion sociale très important, prône la bienveillance », explique-t-il avant de rappeler son amitié et sa collaboration avec le père Stéphane Nicaise.
« Ça fait trois ans que l’on se bat et sept minutes à la télé peuvent tout gâcher«
Un point encore plus inquiétant: « Faire croire que notre sexualité est un choix est une des raisons pour laquelle des jeunes sont mis à la porte par leurs parents qui attendent qu’ils changent. C’est une mentalité qu’on essaye à tout prix de changer. Les médias ne doivent pas sous-entendre que l’on choisit d’être homosexuel parce que c’est à cause de ça que les jeunes sont à la rue ». Il insiste sur le fait que ce genre d’article « fait reculer notre travail, qui est très compliqué, de six mois voir un an. Ça fait trois ans que l’on se bat et sept minutes à la télé peuvent tout gâcher ».
Le Refuge accueille actuellement 15 personnes en situation de rupture familiale. Stéphane termine: « Les conséquences de ces polémiques, c’est nous qui les subissons par la suite ».