« Les premiers incidents qui ont eu lieu à l’issue immédiate de la manifestation et les tentatives d’actes de pillage de grandes surfaces particulièrement dans le quartier du Chaudron, voitures et poubelles incendiées, tentatives d’établir des barrages, jets de pierres sur les forces de l’ordre, présence dans ce quartier d’individus fauteurs de troubles, risquent de transformer dans les heures à venir cette manifestation en tentatives d’actes de pillage organisés.
Devant la radicalisation qui s’est produite, j’ai donné instruction aux forces de l’ordre d’assurer la sécurité des habitants et d’empêcher tout acte de pillage. Je demande à la population d’éviter maintenant de se mêler aux délinquants afin que les force de l’ordre puissent maintenir la sécurité publique et faire leur travail.
Afin d’anticiper des troubles plus graves à l’ordre public, je lance un appel au calme qui avait présidé jusqu’alors dans les manifestations. Je demande au COSPAR de suspendre toute action qualifiée d’opérations coup de poing afin que la manifestation qui est un droit démocratique et légitime soit différenciée des actes inconsidérés.
Il est temps de reprendre le chemin de la négociation avec un sens des responsabilités à partager en commun afin d’aboutir à un accord le plus tôt possible. Il faut que les partenaires se réunissent à nouveau dès demain. L’objectif n’est pas de maintenir, comme le voudraient certains, un climat d’incertitude et d’ambiguïté jusqu’au 19 mars mais bien de négocier pour parvenir à un accord équilibré. Je souhaite, malgré ces incidents, qui auraient pu dégénérer si les forces de l’ordre n’étaient pas intervenues immédiatement que le dialogue reprenne.
J’invite tous les partenaires à se retrouver autour de la table de négociation dès demain, d’une part sur les prix dès 10 heures et d’autre part sur les salaires à 14 heures en Préfecture.
Ce n’est pas en menaçant l’état de droit que nous parviendrons au résultat qu’attendent de nous les réunionnaises et les réunionnais. De réels résultats ont déjà été atteints en 5 jours. Il a été obtenu autant qu’en 6 semaines en Martinique et en Guadeloupe, principalement :
– 150 euros pour les salaires,
– 50 euros pour les loyers du logement social,
– une baisse importante du prix de la bouteille de gaz et des carburants,
– une avancée très importante sur la baisse des produits de première nécessité.
Ces résultats ont été obtenus grâce aux efforts de chacun que je salue ici. C’est pourquoi il est de notre devoir d’en informer la population, de ne pas minimiser les résultats de ces négociations et de ne pas les négliger.
Je lance un appel au calme pour que nous évitions l’enlisement et que tous les partenaires parviennent dans les meilleurs délais à un accord conclu dans la sérénité et en respectant, je le répète, l’équilibre des parties« .