« Le SAR est un document que l’on doit contester dès qu’il sera adopté par le Conseil régional car il ne relève aucune vision sur le long-terme », annonce Cyrille Hamilcaro. Le conseiller général situe le Schéma d’Aménagement Régional au cœur des enjeux des prochaines Régionales. Selon lui, ce plan définira l’aménagement et le développement économique de l’île des 15 prochaines années et il a tenu à mettre en exergue ce qu’il considère comme des « carences très graves », à savoir la volonté de la Région de vouloir mettre en place des pôles d’activités en périphérie des villes : « ce qui va tuer les centres villes », indique l’homme de droite.
La création d’une jonction urbaine entre les deux pôles d’urbanisation de Saint-Benoît et de Saint-André ne semble pas être gérable pour Cyrille Hamilcaro. « Comment la Région compte mettre en place deux pôles d’urbanisation côte à côte ? », demande-t-il, avant de soulever la coupure urbaine entre Saint-Pierre et Grand-Bois, prévue aussi dans le SAR mais qui risque, selon lui, d’obliger les riverains à rapprocher leurs habitations des ravines.
Enquête publique : « Avis téléguidés à droite comme à gauche »
La zone d’activité qui est déjà en cours de réalisation dans le secteur de Pierrefonds verra son développement s’accroître par le biais du SAR, « ce qui va tuer le centre-ville de Saint-Louis, de l’Étang-Salé et les Avirons n’y échappera pas », avertit Cyrille Hamilcaro. Il affirme que les avis émis dans les enquêtes publiques sont téléguidés, « à droite comme à gauche ».
« La part belle est donnée à la grande distribution ou au béton (…) »
Cyrille Hamilcaro reprend les propos émis par le Comité interprofessionnel de la canne et du sucre : « Il ne faut pas que les extensions urbaines se fassent sur les terres irriguées ». Il ne peut alors pas s’empêcher de signaler qu’à son sens, « le principe des 100 familles à La Réunion n’a toujours pas disparu (…). La part belle est donnée à la grande distribution ou au béton, au détriment du secteur agricole ».
La solution pour l’Arast : les 21 millions d’euros que la CGSS refuse
Cyrille Hamilcaro n’épargne pas le Département qu’il considère comme le principal responsable de la liquidation de l’Arast, « une mort programmée (…). Il n’y a qu’à voir dans l’édition trimestrielle de la Région qui annonce sa participation à la mise en place du futur GIP. Sachant que la brochure a été publiée en octobre alors que la liquidation de l’Arast a eu lieu en novembre, de qui se moque t-on ? », demande Serge Hoarau. « Le Département a mis de côté 21 millions d’euros qui devaient servir à anticiper le versement des retraites des personnes âgées par la CGSS. La CGSS refuse ce chèque. Pourquoi Nassimah Dindar ne s’en sert-elle pas pour indemniser les ex-salariés de l’Arast ? »
Le maire de Salazie, Stéphane Fouassin fait, quant à lui, référence à un courrier de la Chambre régionale des comptes au Conseil général, qui parle de « préservation des deniers publics ». Ce qui fait dire à Cyrille Hamilcaro « qu’il y a des gardes à vue qui se trament », ajoutant qu’il est bien placé pour savoir de quoi il parle…