La branche réunionnaise du Mouvement français pour un revenu de base mobilise les associations et personnalités afin d’« éliminer la pauvreté » à La Réunion et en France. Une conférence de presse s’est tenue à Saint-Denis ce samedi pour rappeler que « le revenu de base doit être un droit universel, individuel et inconditionnel », selon Loïc Damey, coordinateur local du mouvement.
Le principe du revenu de base est différent de celui du revenu minimum. Il s’agirait d’un revenu minimum pour tous, sans condition de ressources, activité, situation familiale et sans contrôles. « Nous voulons ouvrir le débat sur ce sujet qui est la seule alternative proposée aujourd’hui pour supprimer la pauvreté ». Le revenu de base inconditionnel est un revenu cumulable avec d’autres revenus qui se situerait entre 500 et plus de 1.000 euros et remplacerait donc les allocations familiales, allocations chômage, le RSA…
S’agit-il d’inciter les gens à gagner leur vie sans travailler? « Pas du tout, affirme Loïc Damey, car bon nombre de personnes continueraient à travailler mais cela protégerait ceux qui ne le peuvent pas. Il ne s’agit pas d’assistanat car tout le monde est traité de manière égale ». Il explique: « Le lien entre travail et rémunération doit être découplé, parce que ceux qui exercent une activité bénévole, s’occupent de ses enfants, de son domicile… ne sont pas rémunérés ».
« C’est pratiqué ailleurs, alors pourquoi pas en France? » précise Djamel Kada, porte-parole du collectif Eveil Citoyen 974, un des signataires de la déclaration de soutien au revenu de base inconditionnel que distribue le mouvement. 14 associations l’ont signé, notamment l’ARCP Rézistans, l’Union des femmes solidaires, SoliRun, Agir pou nout tout, et l’Association initiatives dionysiennes. Quelques personnalités telles que Huguette Bello, Danyel Waro ou encore Ketty Lisador apportent également leur soutien.
Comment financer le revenu de base? « Taxer les bénéfices non-réinvestis des entreprises comme ils le font aux États-Unis » selon l’Association initiatives dionysiennes. Pour Loïc Damey, trois moyens de financement seraient nécessaires: « Premièrement, la redistribution de l’existant, c’est à dire le principe des impôts et de la TVA. Ensuite, la création monétaire des banques, non sous forme de subventions aux entreprises mais pour le peuple, ce qui est juste un autre moyen d’injecter de l’argent dans l’économie. Et enfin que tous bénéficient des biens communs, c’est à dire comme l’écotaxe mais les ressources naturelles redistribuées à la population ».
Que d’idées et de réflexions qui ne sont pas propres au Mouvement français pour un revenu de base car des philosophes et économistes du monde entier y réfléchissent.
Une idée utopique, selon certains, mais pas selon le mouvement qui demande à ce qu’un revenu de base soit mis en place à La Réunion pendant deux ans et que des études soient menées sur les conséquences de ce changement.