« Les Etats généraux sont une mascarade » dénonce Bernard Grondin, porte-parole du LPLP, Lorganizasion Popilèr po libèr nout Péi, qui regroupe aujourd’hui le Parti Indépendantiste Réunionnais, Nasion réunionnais, le Mouvman Antikolonialis Rénioné (Mar), Patriote Rénioné, Drapeau Rouge et les anciens du Mouvement Indépendantiste Réunionnais (Mir). « Avant même que la synthèse des États généraux ne soit rendue, Nicolas Sarkozy envisage l’autonomie pour la Martinique et l’Assemblée unique pour la Réunion » s’indigne le porte-parole. « Comment peut-on dire au Réunionnais de choisir quand on lui impose une Assemblée Unique pour tout de suite ou pour 2014? ». D’ailleurs, à deux jours de la venue du Premier ministre François Fillon, le LPLP déclare : « Nos tèrs lé a nou. Les Réunionnais sont les seuls à savoir ce qu’ils veulent faire de leurs terres ». Bernard Grondin rajoute que « Sé pa le prémié minis ke va désid po nou. Sé a nou de désidé si nou ve lotonomi, la départementalizasion ou lasemblé unik. Zordi lu donn pa nou le choi, lu vien impoz a nou lasemblé unik ».
La Réunion, membre de l’UA ?
Quelques jours après le 13 ème sommet de l’Union Africaine à Syrte, en Lybie, le LPLP relève des propos de l’actuel président de l’Union Africaine Mohamed Kadafi, qui a émis le souhait de « voir l’île de la Réunion faire parti des membres de l’Union Africaine », assure Bernard Grondin, porte-parole du LPLP. « L’Union Africaine lors de sa dernière Assemblée générale a maintenu la Réunion dans la liste des pays et territoires sous occupation étrangère (Plan stratégique 2009-2012). Un premier contact a déjà été pris avec l’organisation africaine, à son siège à Addis-Abéba ». Une délégation du LPLP envisage de se rendre dans la capitale éthiopienne dans les prochaines semaines pour « sensibiliser les membres de la commission de l’Union Africaine. Nous cherchons des soutients partout pour nous aider dans notre combat pour une véritable décolonisation de la Réunion ».
Le LPLP : une alternative…
Le mouvement populaire se positionne comme une alternative face aux autres mouvements politiques de l’île. Désormais, « les Réunionnais auront le choix entre, d’un côté les départementalistes (PCR-PS-PSR-Verts-NPAR-UMP-Modem) et les nationalistes avec le LPLP ». Dans ses priorités, le parti rappelle que la Réunion ne figure plus dans la liste des territoires non-autonomes des Nations-Unies, mais qu’une demande « pour réinscrire l’île dans le liste à décoloniser, sera faîte auprès du Comité spécial des 24 de l’Onu à New-York ».
Bernard Grondin n’a pas hésité à déclarer que la départementalisation est « un échec vu les chiffres : 40% de chômage, 130.000 illétrés, 350.000 Réunionnais assujettis à la CMU, c’est un bilan négatif ». Jean-Claude Barret, président de la Mar évoque ainsi « un changement de statut ».
« Réunifier le mouvement nationaliste »
Derrière le nouveau front populaire « de libération nationale », il y une volonté de « réunifier le mouvement nationaliste » affirme Bernard Grondin. « Nous allons faire le tour des communes, des collectivités et des chambres consulaires dans quelques semaines pour leur demander de hisser notre drapeau qui a été créer le 14 juin 2008 et qui symbolise notre nation. Nous rendrons public les noms de ceux qui acceptent et ceux qui refusent de hisser notre drapeau ». Ce drapeau est tricolore : vert, jaune, rouge. « Le vert symbolise le marronnage, le jaune la classe ouvrière et ses luttes d’hier et d’aujourd’hui, le rouge, la période de l’esclavage et de l’engagisme ». Cette troisième couleur est frappée d’une étoile jaune à cinq branches. Le nouveau parti propose une hymne national, « In sèl pep, un sèl nasion, anou minm rénioné » et une carte d’identité.