Ville rurale, Saint-Joseph s’est lancée dans la réalisation d’un Eco-village au cœur de son centre-ville ce mercredi. Consciente des bouleversements qui s’opèrent, notamment en matière socio-économique et environnementale, la municipalité a convié près d’une dizaine d’organismes à présenter leur action en terme de sensibilisation de l’environnement.
Au programme, information et sensibilisation de la population sur les principaux enjeux économiques, environnementaux et sociaux actuels à travers des espaces d’échanges et de rencontres.
C’est en présence d’Allison Gandar, de l’Association Nature océan Indien qui œuvre en faveur de la protection des espèces endémiques locales, que nous en avons appris plus sur le Gecko vert de Manapany. Un Gecko particulier qui ne vit que dans le Sud sur une bande littorale de près de 200 mètres de large.
L’Association nature océan Indien, une équipe de passionnés
L’association nature océan Indien est née en 2007 sous l’impulsion de personnes passionnées en réponse à un manque général de connaissances sur les reptiles terrestres de la Réunion. Jusqu’à cette date, aucune structure spécialisée dans l’étude de cette composante de la biodiversité locale n’existait.
Côté objectifs, cette jeune association contribue à la conservation et la connaissance des milieux et espèces réunionnaises et ce, à travers trois directives que sont la connaissance du patrimoine naturel, la conservation de ce dernier et la sensibilisation.
Le Gecko vert de Manapany (Phelsuma inexpectata) est un petit reptile diurne de couleur vert pomme parcouru de petites tâches rouges, de deux bandes blanches encadrant une bande noire partant des yeux et filant vers l’arrière du corps. Si à l’âge adulte sa taille peut atteindre les 13 centimètres, elle n’est que de 7 cm au stade juvénile. La particularité de cette espèce est sa localisation exclusive sur la bande littorale large de 200 mètres et comprise entre Grand-Anse et Saint-Joseph, soit sur une dizaine de kilomètres.
Le Gecko vert de Manapany, une espèce endémique en danger
Ce Gecko là, et il en existe d’autres à la Réunion comme le Gecko vert des hauts comme à Grand-Etang ou a Takamaka, est une espèce en danger car soumise aux pressions anthropiques et autres contraintes relatives à l’urbanisation littorale. Amateur d’insectes, d’araignées ou encore du nectar des fleurs et de la pulpe des fruits, le Gecko vert de Manapany est protégé depuis 1989, ce qui signifie qu’il est formellement interdit de le capturer ou de le gêner de quelque manière que ce soit.
Son habitat est souvent structuré autour de vacoas, lataniers, multipliants voire de cocotiers, des espèces qu’il affectionne particulièrement et qui contribuent à sa survie puisqu’il s’y nourrit, s’y cache et y vit. Il y a une dizaine d’années encore, on comptait une trentaine de familles dans le Sud sauvage. Il en reste la moitié de nos jours d’où des actes de sensibilisation divers et un partenariat en cours avec la commune de Saint-Joseph. Les explications d’Allison Gandar, secrétaire et fondatrice de l’association en vidéo.
