Seule ombre au tableau, les violons ne semblent pas encore tout à fait accordés entre le représentant national et son homologue local Joseph Grondin. Il suffit de poser la question de la préférence régionale (déclinaison locale de l’argumentaire FN il faut le rappeler).
Joseph Grondin la rejette en bloc tout d’abord : « pour moi, ce débat n’existe pas » avant de voir ses propos nuancés par Nicolas Bay: « nous défendons l’idée d’une priorité locale par exemple dans le cas des appels d’offre locaux, que les entreprises réunionnaises soient prioritaires. Cela est logique pour le soutien de l’économie locale. Pour l’emploi, c’est encore une vraie question, la porte n’est pas fermée. On ne doit cependant pas se priver de compétences extérieures ».
L’objectif pour le parti est d’atteindre les 10% et ainsi pouvoir rester au second tour et décrocher des sièges d’élus à la Région. Pas de fusion de listes, pas d’alliance, le Front National tient à marquer la différence entre « les patriotes et les mondialistes » selon Nicolas Bay.
D’ailleurs le Parti d’extrême droite a sorti tout un attirail pour tenter de séduire les ultra-marins: « désintérêt total des partis successifs pour l’outre mer », « désintégration de la communauté nationale », rien n’est trop fort pour sanctionner la gauche comme la droite.
Pour le secrétaire général du FN, le parti est « sorti de la marginalité » et a « su devenir attractif » comme en témoignent les 1.500 adhérents locaux. Joseph Grondin partage lui aussi un certain enthousiasme face à cette échéance: « il y a un engouement énorme, les gens ne veulent plus de cette droite ou de cette gauche qui reviennent au même ».