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Le Directeur interrégional des services pénitentiaires répond à FO et à la CGTR

Les organisations syndicales FO et CGTR débrayaient ce matin devant les grilles du centre de détention du Port. Personnellement mis en cause par le personnel de surveillance, le directeur de l'établissement n'a pas souhaité répondre directement aux sollicitations. De fait, le droit de réponse de l'institution pénitentiaire est assurée depuis Paris par le Directeur interrégional des services pénitentiaires de la mission Outre-mer. Echange avec Laurent Ridel :

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 28 août 2014 à 18H29

Zinfos : [Deux syndicats ont manifesté aujourd’hui devant le centre de détention du Port]urlblank:http://www.zinfos974.com/Les-agents-penitentiaires-deplorent-le-retour-de-la-gamelle_a75342.html , le deuxième mouvement en trois mois. Votre réaction.

Laurent Ridel : L’UFAP, qui est l’organisation majoritaire au niveau national s’est désolidarisée de ce mouvement. Quant aux deux autres organisations, c’est leur droit de manifester. Ça fait partie du dialogue social. Je suis en contact régulier avec ces organisations et je connais donc très bien la situation du centre de détention du Port. Pour cela, il faut avoir quelques éléments pour répondre à leurs questions sur les difficultés de travail qu’ils disent rencontrer. Le CD du Port est l’un des rares de France à l’effectif « affecté » qui bénéficie d’un taux de couverture de 100%. Il y a 478 détenus pour 191 personnels. C’est assez rare. Deuxième chose : il faut savoir que la prison du Port peut contenir jusqu’à 560 détenus. Malgré ce différentiel, je m’étais engagé à maintenir le nombre de personnels au CD du Port.

…qui ne suffit visiblement pas à les rassurer ?
La principale difficulté de surveillant, c’est la violence des détenus. On a mis en place un plan de lutte très ambitieux contre cette violence, avec des surveillants volontaires pour venir en soutien à leurs collègues et le développement du nombre d’emplois adressés aux détenus. Les chiffres de la violence ont diminué sensiblement. En 2012, on avait recensé 17 agressions sur personnel, 10 en 2013 et depuis le début de 2014, nous en sommes à 2 et nous sommes fin août. C’est toujours deux de trop mais c’est un résultat assez exceptionnel.

Le retour du service des repas à la gamelle est, disent-ils, « la mesure de trop », prise « sans concertation », qui sera pourtant appliquée au 1er septembre.
Pour la cantine, nous avons investi la somme d’un million d’euro pour les travaux de rénovation. Nous avons été contraints de fermer la cuisine actuelle qui était dans un état lamentable, avec un risque sanitaire évident. On a dû réagir immédiatement. Ça prend du temps avec les appels d’offres etc. et en dépit des contraintes budgétaires actuelles, dans deux ans, c’est une cuisine toute neuve qui sera livrée. Pendant cette période, les repas seront livrés depuis Domenjod. Les repas seront pris en charge et réchauffés par une cuisine relais au Port.

Le service à la gamelle crée des tensions selon les agents. Pourquoi ce retour à ce type de service ?
Il y avait deux solutions possibles. La première était que nous livrions sous forme de barquette les repas. Cette solution présente deux inconvénients. C’est très coûteux : 150.000 euros par an. Je préfère que cette somme soit réservée à l’amélioration de vie du personnel que dans des films plastiques. D’autre part, cela génère un gaspillage phénoménal. L’autre solution est la meilleure (celle que les agents appellent le repas à la gamelle). Il faut d’ailleurs dire que la distribution est assurée par un détenu. C’est faux de dire que c’est le surveillant qui distribue. De cette manière, chaque détenu peut dire s’il n’aime pas tel ou tel aliment, ce qui évite ce gaspillage. Cette solution me semble être la solution la plus intelligente.

Les syndicats avancent le fait que la rénovation du vestiaire du personnel se fera au détriment du budget alloué à la formation.
Le vestiaire du personnel était aussi dans un état lamentable. Le schéma de restructuration refusé au départ par deux organisations syndicales est désormais accepté. Les vestiaires seront rénovés à partir du début d’année 2015 pour 15.000 euros. La formation ne sera pas du tout sacrifiée.

Les agents font remonter des risques sur leur santé avec la détection d’amiante dans des salles communes.
La salle de sport présente des dalles où l’on retrouve la présence d’amiante puisque ça répondait à la fabrication d’une certaine époque. Par mesure de précaution, on a été amenés à fermer cette salle. On gardera le site actuel tout en écartant le risque avec un système d’isolation en résine.

Le management du directeur du centre du Port est vivement critiqué. Qu’avez-vous à leur répondre ?
Je n’entre pas dans les critiques de personnes. C’est totalement contre-productif. Ce directeur est quelqu’un de très volontariste. Et son bilan, du point de vue de notre administration, est parfait. ce que moi je condamne, ce sont ces attaques et ces propos irrespectueux venant des syndicats sur la personne.

 

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