Quatre mobilisations populaires (29 janvier ; 5,12 et 19 mars) et une moyenne de 10 000 personnes dans les rues à chaque manifestation, le constat s’impose : le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de La Réunion, a acquis en moins de deux mois, une réelle et forte légitimité auprès d’une partie de la population.
Car, même si le Collectif a commis une erreur de stratégie en intégrant une hausse de salaire net de 200 € dans sa plate-forme (le contexte économique ne s’y prête pas), sa revendication principale : la baisse des prix, a l’assentiment de toute La Réunion.
Celle-ci vise aussi à mettre fin à une des plus grandes injustices de l’époque coloniale: le monopole détenu par quelques familles, soutenu par tous les partis politiques locaux depuis des décennies, et entretenu par tous les gouvernements successifs.
Le Cospar a montré au cours de ces trois dernières semaines à quel point il sera difficile d’ébranler ce système de fixation qui rapporte chaque année des millions d’euros aux pétroliers, à la grande distribution, aux concessionnaires automobiles, aux quincailliers…
C’est pour cette raison que le Collectif a décidé de hausser le ton. Ainsi après les opérations “coup de poing” devenues opérations de “communication”, Jean-Hugues Ratenon et les siens ont d’ores et déjà annoncé le blocage de tous les centres commerciaux et des grandes surfaces de La Réunion.
Une grève générale et illimitée de l’enceinte portuaire du Port est également à l’étude. Les dockers avaient annoncé leur intention avant le 5 mars. “Nous sommes prêts à bloquer le port si le Cospar nous le demande”.
Irrités par la tournure des discussions “un pas en avant, deux pas en arrière”, les membres du Collectif ont pris la décision d’aller au bout de leur action…
Aujourd’hui, les négociations reprennent leur droit. Le Cospar sera à l’Iedom et à la préfecture ce matin, et ses sympathisants autour de centres commerciaux et grandes surfaces.
Sur la vidéo, la plupart des intervenants font un lien entre les revendications du Cospar et le mot d’ordre de grève de l’intersyndicale nationale.