Pas facile d’élever un enfant lorsque père et mère travaillent. Comment les familles réunionnaises s’organisent-elles pour mener de front les deux batailles et avec quelles conséquences? C’est en substance, les questions auxquelles l’Insee Réunion a tenté de répondre avec une étude menée par questionnaire et intégrée dans l’enquête emploi 2010.
Sans grand étonnement, l’Insee constate que les couples sans enfants sont ceux qui ont le moins de mal à s’acquitter des tâches domestiques après une journée de labeur. A contrario, les plus mal lotis sont les familles monoparentales, composées dans quatre cas sur cinq, de femmes qui travaillent.
Il semblerait pourtant, si l’on se rapporte au ressenti des personnes enquêtées, que leur vie familiale rejaillit peu sur leur capacité de travail, malgré le fait que les parents de jeunes enfants disent éprouver davantage de difficultés à produire un travail qualitatif.
"On commence aujourd’hui à entrevoir les fruits des lois paritaires sur le marché du travail"
Lorsque le petit dernier de la famille entre lui aussi à l’école, le "retour à l’emploi" des mères est favorisé, selon l’analyse de l’Insee. En effet, 46% des familles ayant leur plus jeune enfant scolarisé sont composées de parents qui travaillent, contre 26% quand tous les enfants ne sont pas encore inscrits à l’école. Et si seul un des parents travaillent, l’autre s’occupe généralement des enfants, "au trois quart des mères au foyer".
Se pose également la question de la garde des enfants, dont Michel Lalande a souligné l’importance ce matin. "On commence aujourd’hui à entrevoir les fruits des lois paritaires sur le marché du travail. Mais dans la sphère privée, cela correspond aussi à des besoins en prise en charge", a-t-il rappelé.
Or, la Réunion n’est pas très bien équipée dans le domaine, puisque le département ne disposait en 2008 que de 50 crèches et garderies pré-scolaires pour 1.000 enfants, contre plus du double en métropole. Un manque de structures que le "plan crèche" instauré en 2007 s’attèle à pallier.
De façon générale, peu de familles réunionnaises confient leurs enfants à des professionnels (16%) et les proches sont privilégiés, notamment pour des raisons financières et de confiance.