L’exercice de style auquel s’est livré Thierry Denis, au début de la route des Tamarins, côté Saint-Paul, n’était pas facile. Etre pour et contre ébranle la crédibilité.
“Nous sommes dans le consensus qui dit que la route des Tamarins désengorge la circulation entre le Sud et l’Ouest. Mais, nous sommes dans ce consensus par obligation, car c’est la solution pour répondre aux problèmes de circulation auxquels personne n’a proposé de projets réfléchis et cohérents”.
“Tout a été fait pour l’automobile à ce jour. Le Réunionnais n’a pas le choix, s’il veut se déplacer, il doit prendre sa voiture. Aujourd’hui, la route des Tamarins ne règle que partiellement des soucis de circulation, devenus trop importants”.
Mais, même si ce trait d’union entre l’Ouest et le Sud s’inscrit dans le développement durable, l’ouvrage n’est pas une “route verte. D’une part, sa construction a défiguré l’environnement ”.
“D’autre part, pour le seul viaduc du Bernica, il fallu enlever 240.000 tonnes de roches, faire 6.000 m3 de fondation, 52.000 m3 de béton pour les appuis et le tablier, 7.000 tonnes d’armatures passives, 7.000 tonnes de fer… Il n’y a là rien d’écologique”.
Et si à l’arrivée, la route des Tamarins a fluidifié la circulation entre le Sud et l’Ouest, “elle a augmenté le ralentissement et l’embouteillage aux heures de pointe à Savannah et a créé les mêmes désagréments plusieurs fois par jour, au centre-ville de Saint-Paul”.
“C’est aussi le cas à l’entrée de Saint-Denis, les bouchons commencent bien plus loin qu’avant. La route des Tamarins a juste déplacé une partie des problèmes de circulation entre le Sud et l’Ouest. Cela signifie que nous serons à nouveau confrontés aux embouteillages dans quelques années, puisque notre parc automobile actuel va être multiplié par deux”.
“Car si on continue à construire des routes, La Réunion va devenir une plaque de bitume. La vraie réponse pour le développement durable, est le transport collectif”, a précisé Thierry Denis, responsable du bureau des Verts de l’Ouest.