« Avec 2.000 ha de cultures et 2.706 exploitations légumières, les productions retrouvent dynamisme et croissance et poursuivent leur développement« , expliquait la DAAF (Direction de l’alimentation, de l’agriculture et des forêts) en début d’année 2013 dans son bulletin Agreste (actualité et statistique agricole). Un dynamisme ressenti sur le terrain mais également du côté de l’AROPFL (Association réunionnaise des organisations de producteurs de fruits et légumes) ou de la Chambre d’agriculture de la Réunion. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, les exploitations agricoles ont atteint leur plus haut niveau depuis le début des années 2000.
« Il y a une volonté de regagner des parts de marché. On cherche à accompagner les producteurs sur le terrain en améliorant les techniques ou encore la mécanisation des productions« , explique Yannick Soupapoullé, responsable du Pôle végétal à la Chambre d’agriculture. Même si la production locale de plein champ et sous-abri reste stable en terme de surfaces exploitées, tous ont la volonté de continuer à développer la production maraîchère en vue de contrer les importations. « Actuellement, la production est stable. Mais l’ensemble des acteurs agricoles souhaitent concurrencer l’importation afin d’assurer la demande locale. Pour le moment, l’oignon, l’ail et les carottes sont les produits les plus importés sur le marché. Mais l’objectif de la filière est de faire de plus en plus de place à la production locale« , explique Aurélie Dijoux, chef de projet à l’AROPFL. Cette association représente aujourd’hui 405 producteurs réunionnais sur toute l’île, pour 914 ha de surface de culture maraîchère, précise-t-elle.
Le nombre d’emplois en baisse de 17% par rapport à 2010
Pour autant, la production de canne à sucre à la Réunion reste toujours le pilier de l’agriculture locale. Avec 3.473 exploitations pour 24.336 ha cultivés (Agreste 2011), la canne reste de très loin la principale production agricole dans notre île (la surface agricole totale à la Réunion représentait en 2008 51.300 hectares). Mais ce chiffre est toujours en constante baisse depuis les années 1980. Même si la mobilisation autour de la « filière sucre » est forte, grâce aux aides de l’Etat et de l’Europe, les productions maraîchères vont gagner de plus en plus de terrain dans les prochaines années. « On cherche à trouver une complémentarité entre les différentes filières« , rappelle Aurélie Dijoux. Et la tendance se confirme. « La cohabitation des cultures n’est pas compliquée. Beaucoup de planteurs de canne font du maraîchage à côté« , souligne Yannick Soupapoullé.
Mais ce dynamisme retrouvé peut-il permettre à l’emploi de se développer dans la filière maraîchère ? « C’est assez difficile à quantifier. La grande particularité des exploitations à la Réunion est leur petite taille (inférieure à 1 ha en générale ndlr). Sur les exploitations de 2 à 3 hectares, on compte en moyenne un salarié en fonction de la production. Mais sur la culture au sol, le nombre d’employés est plus important. Il faut compter huit à 10 personnes par ha de serres« , précise le responsable du Pôle végétal à la Chambre d’Agriculture.
Même si la DAAF expliquait dans son bulletin Agreste de janvier 2013 que le maraîchage était « une activité économique pourvoyeuse d’emplois » avec 2.611 personnes recensées dans les exploitations agricoles en 2010, ce chiffre est en retrait de 17% par rapport à l’année 2000.