N’ayez pas peur des médicaments génériques… C’est le message qu’a voulu faire passer la CGSS lors de sa conférence de presse ce mercredi sur la nouvelle campagne de Marisol Touraine. En effet, la ministre des Affaires sociales et de la santé l’a lancée hier : « Devenir générique, ça se mérite ».
Médecins et pharmaciens ont venté les mérites des génériques en expliquant qu’ils n’ont absolument rien à envier aux médicaments « princeps ». « Les médicaments génériques ont la même substance active, le même dosage et la même action, assure Cyril Apostoloff, pharmacien, ainsi qu’une bio-équivalence, c’est à dire la même force et la même rapidité ».
Il s’agit tout simplement d’un médicament développé à partir d’une molécule déjà existante dont le brevet est tombé dans le domaine public. C’est pour cela qu’ils coûtent moins cher à l’assurance maladie et donc à la collectivité, « permettant, selon Etienne Billot, directeur de la stratégie et de la performance de l’ARS OI, davantage de recherches de nouvelles molécules pour des maladies lourdes et chroniques ». Cyril Apostoloff ajoute qu’accepter les médicaments génériques est « un acte citoyen ».
Quelles différences alors ?
Si les molécules sont les mêmes, ainsi que les effets, quelles sont donc les différences ? Les « excipients », c’est à dire tout ce qui entoure les molécules principales pour en faire un médicament, peuvent différer: colorants, arômes, conservateurs, etc. Certaines personnes peuvent être allergiques à un excipient, auquel cas un autre générique ou le médicament princeps leur est prescrit.
Mais Cyril Apostoloff explique qu’il y a moins d’effets notoires dans les génériques que les princeps car les génériques ont subi des études supplémentaires.
En effet, ne deviennent génériques que les médicaments qui sont sur le marché depuis 20 ans et ont donc déjà subi toutes les mises au point et présentations de dossiers aux instances concernées. Le spot télé de la nouvelle campagne le rappelle : « Des dizaines d’experts, des centaines de tests réussis, des milliers de professionnels de santé mobilisés… »
82% des Réunionnais acceptent les génériques
Le but de la campagne est donc de convertir ceux qui restent à la substitution, car si 82% des Réunionnais l’acceptent, certains demandent souvent une mention « non-substituable » sur leur ordonnance. Le taux est similaire à celui en métropole qui est de 83%. « On comprend que le fait de prendre un médicament est un acte complexe, surtout quand c’est pour des traitements de maladies chroniques, avoue Michel Der Kasbarian, médecin généraliste, et changer de boîte ou de couleur de cachet du jour au lendemain, ça peut être déstabilisant, surtout pour les personnes âgées ou illettrées ».
La campagne a débuté hier sous forme de spot télé et d’affiches.