Les agents ONF sont au maximum de leur possibilité pour rétablir l’accès des sentiers et routes forestières de l’île mis à mal par le passage de Bejisa. Même si de l’aveu du directeur régional de l’Office national des forêts, Olivier James, Bejisa a été « moins pire que ce à quoi on pouvait s’attendre pour notre forêt », des dangers sournois peuvent encore guetter les usagers des milieux naturels valorisés.
Olivier James évoque tout d’abord le risque évident de chute de branches à moitié brisées qui restent aujourd’hui à élaguer. « Un danger mortel », assure-t-il, et pas suffisamment pris en considération par les randonneurs ou sportifs, comme en sous-bois de la forêt littorale domaniale de Saint-Paul où s’est déroulée la conférence de presse de ce jour. Le deuxième risque tient dans l’instabilité des sols. Des éboulements peuvent survenir, prévient-t-il. Une décision radicale a été prise vendredi dernier : solliciter la Préfecture pour que celle-ci prenne un arrêté d’interdiction des sentiers et routes forestières de la Réunion.
La levée des doutes se fait, depuis, jour après jour, avec le travail de reconnaissance des agents. En pleine période de départ en vacances, le personnel de l’ONF n’est pas à son maximum, ce qui a incité encore plus l’établissement public « à travailler en synergie avec les agents du Parc national ». Partout où le risque est présent, un élagage ou une remise en état de la route est entrepris. La tâche s’avère longue : le territoire domaniale sous gestion de l’ONF monte à 850 km de sentiers et jusqu’à 450 de routes forestières.
Le directeur de l’ONF rappelle que devant la masse des actions à réaliser, deux axes prioritaires ont été arrêtés : les sentiers à vocation économique et social, comme ceux vers Mafate où des solutions automobiles n’existent pas. Ailleurs, les forêts de l’Etang Salé ou encore celle de la Roche Ecrite font aussi partie des secteurs prioritaires.
Cinq jours après la levée de l’alerte rouge, l’avancement des reconnaissances laisse optimiste le directeur de l’ONF. « Nous sommes en mesure de rouvrir l’accès d’au moins deux tiers des sentiers, et presque la totalité des routes forestières », informe Olivier James. Un arrêté préfectoral doit, d’ici samedi, valider cette restitution aux usagers. 256 km de sentiers méritent a contrario une intervention plus poussée qui éloigne de fait leur accès.
Au-delà des signaux réglementaires, Olivier James en appelle « aux règles de bon sens » et à la prudence de chaque randonneur.