Pas d’euthanasie passive pour Vincent Lambert. Le tribunal de Chalons-en-Champagne, s’est prononcé hier pour cette décision, qualifiée de « violente » par son épouse.
Vincent Lambert, tétraplégique et en état de conscience minimale, continuera donc à être alimenté et hydraté. Pour la justice, le trentenaire doit être maintenu en vie au motif que la conscience du patient existe.
Le tribunal a donc suivi cet avis, jugeant « que la poursuite du traitement n’était ni inutile, ni disproportionnée et n’avait pas pour objectif le seul maintien artificiel de la vie et a donc suspendu la décision d’interrompre le traitement ». Pour les juges, « c’est à tort que le CHU de Reims avait considéré que M. Lambert pouvait être regardé comme ayant manifesté sa volonté d’interrompre ce traitement ».
L’épouse de Vincent Lambert, Rachel, évoque un jugement « déraisonnable ». « On a été au bout de ce qui pouvait être fait au niveau médical pour le faire avancer au niveau cognitif », affirme-t-elle. « On a été au bout de ce que la médecine proposait. La médecine ne peut plus rien pour Vincent ».
En revanche, pour ses parents, « c’est une victoire du droit, c’est une lecture de la loi Leonetti à la lumière de la dignité », comme le rapporte leur avocat, Me Paillot. « C’est une victoire pour tous les handicapés », a-t-il ajouté. « Le tribunal a reconnu que Vincent n’était ni malade ni en fin de vie et la loi ne pouvait pas s’appliquer. Dans le cas de Vincent les éléments pour arrêter l’alimentation ne sont pas réunis », a-t-il conclu.
Rachel Lambert ne sait pas encore si elle va faire appel: « Là je vais essayer de me reposer pour que tout soit douceur autour de Vincent. »
Le cas de Vincent Lambert a fait réagir la ministre de la Santé, Marisol Touraine, sur Europe 1, qui souhaite une nouvelle loi. « À l’évidence, la loi ne suffit pas. Elle comporte des ambigüités qu’il faut lever », a-t-elle déclaré.
« On voit bien qu’il y a des appréciations différentes de la loi actuelle. Au-delà de la situation de Vincent Lambert, il y a des attentes très fortes. On souhaite pouvoir mourir comme on a vécu, dans la dignité. Je vais engager des concertations, des consultations. Et puis viendra le moment où nous arbitrerons et nous proposerons une loi », a ajouté Marisol Touraine.