Dans un communiqué publié ce matin, l’ARS (l’Agence régionale de santé) met en garde: « Plusieurs cas de dengue ont été signalés à La Réunion et le virus est présent à Mayotte ». L’agence invite donc les populations concernées à « prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter de contracter la maladie et limiter sa propagation ».
En Martinique, le dernier bilan des victimes de la dengue faisait état de 36.000 personnes touchées, six morts en Guadeloupe et treize en Martinique.
La Réunion a déjà connu plusieurs épidémies de dengue. La plus importante remonte à 1977-78, où elle avait touché plus de 250 000 personnes, soit 30% de la population. En 2004, la dengue avait occasionné 228 cas. « Alors que la récente épidémie de chikungunya en 2006 avait permis d’immuniser une grande partie de la population réunionnaise, en revanche, très peu de personnes sont immunisées contre la dengue aujourd’hui « , souligne Jean-Sébastien de Hecq, entomologiste à l’ARS. Et alors que le chikungunya ne se contracte qu’une seule fois (après on parle de « rechute »), la particularité de la dengue est qu’on peut la contracter jusqu’à quatre fois.
Les symptômes de cette maladie sont grippaux : fièvre, maux de tête et courbatures, dans les 4 à 7 jours en moyenne qui suivent la piqûre par le moustique. Il n’existe pas de traitement ni de vaccin contre la dengue, mais les formes les plus graves voire mortelles sont rares.
L’aedes albopictus, toujours lui…
A La Réunion, le moustique vecteur de la dengue est le même que celui du chikungunya (l’aedes albopictus). Physiquement similaire à sont voisin, l’aedes aegypti, très répandu aux Antilles, et connu surtout pour être le principal vecteur de la dengue, au contraire de l’aedes albopictus: « l’albopictus n’est pas celui qui transmet le mieux la dengue, mais il peut encore évoluer « , précise Jean-Sébastien de Hecq.
Les deux moustiques sont reconnaissables à l’oeil (ils sont tous les deux noirs et zébrés). Ils vivent la journée au contact de l’homme. C’est pour cela qu’on le retrouve beaucoup en ville. Aedes aegypti, aedes albopictus, les recommandations à suivre pour éviter leurs piqûres sont aussi les mêmes. L’ARS recommande donc de se protéger en utilisant des répulsifs, de porter des vêtements couvrants et clairs, et surtout, de détruire les gîtes larvaires potentiels.
2 cas de dengue à La Réunion, 32 cas à Mayotte
A la cellule de l’Institut de Veille Sanitaire de l’Océan indien, Sophie Larrieu, épidémiologiste, tient à rassurer: « pour l’instant, seuls deux cas autochtones de dengue (chez des personnes qui n’ont pas voyagé) ont été avérés. La plupart des cas sont importés de pays d’Asie où la maladie court en ce moment. A Mayotte en revanche, le virus circule déjà beaucoup plus ».
En cette période de retour de vacances, les risques d’une propagation du virus sur notre île ne sont pas à négliger. Et ceci, sans compter que l’hiver a été particulièrement humide à La Réunion et que les moustiques sont déjà nombreux sur le terrain.
L’Agence régionale de santé recommande donc, en cas d’apparition brutale de fièvre éventuellement associée à des maux de tête, douleurs musculaires ou fatigue de :
– Consulter rapidement un médecin,
– Se signaler au 0 800 110 000 pour une intervention du service de lutte anti-vectorielle de l’Agence de Santé Océan Indien.