Un petit cari requin bouledogue ? Pas sûr que cela devienne une spécialité réunionnaise. Car si l’Etat pourrait envisager d’organiser la pêche de requins dans la réserve marine, personne ne sait encore vraiment comment sera écoulée la viande des squales. Si les Chinois sont friands des ailerons de requins, auxquels ils accordent parfois des vertus aphrodisiaques, les Réunionnais risquent d’être moins enthousiastes à l’idée d’acheter et de manger du requin.
Gustativement, la chair du requin n’est pas réputée pour être la meilleure qui soit. En outre, beaucoup s’interrogent sur les risques liées à la consommation de la viande de requin, surtout concernant les bouledogues qui ne sont pas très regardants, eux-mêmes, sur ce qu’ils ingurgitent. Qualifiés de nettoyeurs des mers, les requins présenteraient d’importantes concentrations de métaux lourds comme le mercure. Leur consommation serait particulièrement nocive pour les femmes enceintes. Plus généralement, il est déconseillé, pour les mêmes raisons, d’abuser de certains poissons pélagiques. La Food and Drug Administration, l’organisme américain en charge des questions de sécurité alimentaire, et même l’OMS ont alerté sur les conséquences probables, sur le système nerveux central, d’une intoxication au mercure.
Ciguatera, alzheimer et maladie de Charcot
Certaines espèces produiraient également des toxines telles que la BMMA (bêta-N-méthylamino-L-alanine). La molécule est produite par des cyanobactéries, elle peut provoquer chez l’homme des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Charcot.
Enfin, après les métaux lourds et les toxines, il faudra aussi prendre en compte la ciguatera, le nom scientifique de la gratte. Il s’agit en fait d’une intoxication neurodigestive provoquée par l’ingestion de poissons contaminés par une microalgue présente dans les coraux. En fin de chaîne alimentaire, le requin mange le poisson contaminé et devient ainsi toxique pour l’homme.