Elle ne paiera pas grand-chose parce que son principal créancier, le Conseil général, s’en fout complètement !
L’affaire est d’une banalité navrante, comme il s’en produit des milliers chaque année chez nous, et n’est que la traduction grandeur nature du mal-vivre d’une population dont 50% vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
Marie vit maritalement, à Saint-Leu, depuis 2011. Elle a deux enfants avec son compagnon à l’insu duquel elle a effectué des déclarations à la CAF comme quoi elle était célibataire. Elle habite un taudis en bois sous tôle sur un terrain lui appartenant, en attendant de pouvoir accéder à un LES (logement évolutif social) le jour où les poules auront des dents.
« Je l’ai fait pour être un peu plus à l’aise« , ce qui, à notre avis, est une litote car avec 1.100 euros et deux enfants scolarisés, le pied d’brède pariétaire lé de plus en plus cher ! Bref, elle « a tenté le coup« , comme elle le dit, jusqu’au jour où une dénonciation a fait que les contrôleurs de la CAF ont débarqué dans son logement insalubre. Pour constater que Marie n’était pas seule. Crime inexpiable certainement…
Dura lex sed lex ! Marie a commencé à rembourser, 70 euros par mois, depuis pas très longtemps. Ce qui fait qu’elle pâtit d’un solde débiteur de plus de 18.000 euros auprès du département.
Le représentant de la CAF n’a sollicité que le remboursement de ce qui reste dû à son organisme, soit 2102 euros, le reste relevant de l’assemblée départementale. Mais voilà, le Conseil général, guère plus efficace depuis qu’il est devenu départemental, ne s’était pas porté partie civile et n’était même pas représenté devant le tribunal.
Les mauvaises langues en concluront aisément que cet exécutif se contrefout des ses intérêts (les nôtres, au fait) comme de l’an-quarante. Car croire qu’il ne veut pas tirer sur une ambulance serait lui prêter un humanisme dont il n’a jamais, jusqu’ici, fait vraiment preuve.
Marie remboursera 548,82 euros à la CAF, s’acquittera d’une amende de 2000 euros (avec sursis) et devra se soumettre à un stage de citoyenneté à ses frais.