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La canne à sucre fait de la place à des cultures diversifiées

La canne a-t-elle un avenir sous nos tropiques ? Pour pouvoir y répondre, il faut mettre sur la table les inévitables questions de la progression démographique et le rendez-vous des négociations européennes de 2014 qui devront décider de la reconduction, ou pas, des subventions à la canne. En attendant cette échéance, des planteurs diversifient leurs cultures.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 27 novembre 2012 à 14H10

Les aides européennes en faveur de la canne des Dom-Tom courent jusqu’en 2014. A cette date, les aides seront renégociées. La logique de perpétuation de territoires préservés de la concurrence mondiale tiendra-t-elle face la logique d’ouverture aux marchés de l’Organisation mondiale du commerce ? Si pour l’heure, le monde agricole attend ce tournant, nos champs de cannes laissent entrevoir timidement l’introduction de parcelles pour d’autres cultures, là où la canne prévalait il y a encore pas si longtemps. Pastèques, concombres ou encore tomates prennent leur place.

Si ce schéma est visible chez quelques planteurs, la Chambre d’agriculture ne parle pas de consignes vers plus de diversification agricole. « La Chambre a en effet informé des possibilités de cultures autres que la canne mais en aucun cas il ne s’agissait d’une obligation », reconnaît un administratif de la Chambre d’agriculture.

« La culture intercalaire » entre les rangées de cannes

Au contact des exploitants de l’Ouest, Didier Tourret, responsable de secteur à la Chambre d’agriculture, évoque pour sa part une volonté individuelle. Toujours est-il que la Chambre « accompagne ces planteurs qui souhaitent se diversifier. Les cucurbitacés sont des cultures d’été. Ils viennent aussi à un moment où il y a une opportunité », entre la coupe de la canne et la replantation des nouveaux plants, explique-t-il. « Vous avez 1,45 mètre entre chaque rangée de canne à sucre. Le planteur peut choisir de faire une autre culture entre les rangées. On appelle ça de la culture intercalaire », poursuit Didier Touret.

 

Cette culture intercalaire permet au planteur de cannes de produire au-delà des six mois de la canne. « Ça permet d’avoir une trésorerie pendant 6 mois », en dehors de la canne, précise-t-il.

Attention cependant car les cucurbitacés sont aussi très appréciés de petites bestioles. La bien nommée « mouche des cucurbitacés » tentent d’être « maîtrisée par des pièges en forme d’attractifs sexuels, mais il se peut que certains planteurs échappent à cette menace ».

Face aux aléas de cette culture, la canne garde un temps d’avance. Elle reste pour l’heure une culture « au rendement imbattable », selon le responsable de secteur Ouest de la Chambre d’agriculture. Le mécanisme en est simple. « Avec la canne, contrairement au cucurbitacés, vous êtes sûr d’écouler votre production. Le prix de la canne étant fixé en fonction de sa richesse et non par rapport au cours mondial« , assure Didier Touret. C’est exactement vers ce schéma que l’OMC veut faire plier l’Union Européenne et sa politique agricole protectrice et dérogatoire.

Tous les six ans en France, c’est l’équivalent d’un département, soit environ 5.000 km2 jusque-là dédiés à l’agriculture, qui disparaît. « A la Réunion, on arrive encore à enrayer cette perte de terres agricoles grâce au SAR », tempère Didier Tourret.

 

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