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La bataille continue entre Jacqueline Grondin et sa direction

Après une mise à pied, un licenciement et une réintégration au sein de l'ESAT (Etablissement et Service d'Aide par le Travail) de l'Anse à Petite-Ile, Jacqueline Grondin aurait été agressée physiquement, par son directeur, hier. Voici le témoignage de son compagnon, Raphaël Dijoux.

Ecrit par Melanie Roddier – le mardi 06 octobre 2009 à 11H40

« Hier, j’ai accompagné Jacqueline chez le médecin. Celui-ci a confirmé les hématomes répartis sur son corps« , raconte Raphaël Dijoux.
Depuis sa réintégration le 10 août dernier, Jacqueline Grondin essayait de se reconstruire. Cette femme de Petite-Ile avait fait la Une des journaux au mois de février dernier pour avoir démarré une grève de la faim. Elle voulait dénoncer les agissements de la direction envers elle depuis sa dénonciation de faits de maltraitance au sein de l’établissement spécialisé.

Une semaine après cette réintégration effectuée le lundi 10 août, Jacqueline témoignait sur Zinfos974 :  « Tout se passe bien avec les travailleurs. Chez mes collègues, c’est partagé, certains redoutent les pressions. Mais dans l’ensemble ça va« , raconte Jacqueline. (Voir article précédent ). L’aventure que Jacqueline Grondin a vécu lui avait donné envie de poursuivre le combat pour soutenir salariés et personnes handicapées.

Accusatrice puis… accusée

Elle était en salle de réunion, hier matin, quand les faits se sont déroulés. « Depuis sa réintégration, on lui a ôté son poste de monitrice, suite à un interrogatoire effectué auprès des personnes handicapées que nous avons dénoncé auprès de l’Inspection du travail. La direction lui a ainsi dit, qu’au regard des paroles des personnes handicapées, elle ne pouvait plus exercer auprès d’eux, étant maltraitante. On lui a même lancé : « vous avez les mains baladeuses ». C’est un comble alors que c’est exactement de cette façon que les problèmes ont commencé, quand Jacqueline a dénoncé des maltraitances et abus sexuels sur les personnes handicapées. Le fait est que, depuis, elle rédigeait des écrits sous la responsabilité d’un employé« , explique Raphaël Dijoux.

Hier, le directeur, Christophe Delpech, lui demande de s’en aller afin de lui laisser la salle de réunion disponible. Le ton monte. « Il lui demande de rentrer chez elle car il ne veut plus la voir. Il l’attrape par les cheveux, la traîne vers la sortie » rapporte le compagnon de Jacqueline, ce mardi matin. Un hématome de 12 cm de longueur et 2cm de profondeur, sous les aisselles, a été noté par le médecin.

« Je l’ai prise sous les aisselles et je l’ai porté jusqu’à l’extérieur« 

Contacté ce matin, le directeur ne souhaite pas se prononcer d’avantage : « Nous ne faisons une communication que dans le cadre institutionnel. Le président, M.Lallemand étant absent, je ne ferai pas de communication sans son autorisation« , a-t-il répondu, confirmant toutefois les propos relevés ce matin par le JIR, « je l’ai prise sous les aisselles et je l’ai porté jusqu’à l’extérieur« .

En réunion de travail, Raphaël Dijoux manque l’appel de sa compagne. « Quand j’ai rallumé mon téléphone, j’ai essayé de l’appeler, en vain. J’ai alerté les pompiers et les gendarmes qui se sont rendus à l’établissement, on leur a répondu qu’il n’y avait eu aucun incident. »

Avec des amis, Raphaël Dijoux se lance à sa recherche, toute la journée. C’est finalement par le biais de la radio Freedom que des témoignages lui permettent de la retrouver dans sa voiture, dans la forêt de l’Etang-Salé. « Elle était très affaiblie« , se souvient-il.

Aujourd’hui, Jacqueline Grondin se repose. Elle et son compagnon envisagent toutefois de porte plainte rapidement pour coups et blessures volontaires en situation de travail.

 

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