Mais la production des 9.000 tonnes annuelles de bananes à la Réunion est destinée uniquement au marché local, comme l’explique Éric Lucas, Responsable du pôle végétal à la Chambre d’agriculture de la Réunion. « La production existe depuis longtemps et s’est professionnalisée au fur et à mesure. Mais ce n’est pas tant en termes de production que se pose le problème, mais plutôt en termes de transport », précise-t-il.
Des cargaisons sous atmosphère contrôlée
L’avantage est en fait géographique. Là où la banane antillaise met entre 15 à 18 jours pour arriver sur les étals de l’hexagone, la notre met quatre mois. « Nous n’avons pas les partenariats qu’il faut pour pouvoir envoyer notre banane en métropole. Dans ces bateaux spécialisés, l’atmosphère est contrôlée et empêche la banane de mûrir trop vite. Pour faire partir la production d’ici, on a tout à construire » explique Éric Lucas.
Difficile donc de combler le déficit de la banane antillaise en si peu de temps. Sans compter qu’il y a là-bas un « véritable savoir-faire et une culture de la banane » que nous n’avons pas, conclut le responsable du pôle végétal.
Pourtant, sur notre île les mêmes variétés sont produites: la grande naine et la gabou. Manque de chance, la production de cette année est particulièrement mauvaise, avec un prix au kilo de deux euros, avoisinant celui d’une sortie de cyclone. En cause, la maladie du freckle, qui parsème les fruits de tâches noires. Il faut dire que notre production locale n’est pas soumise aux mêmes projections de pesticides qu’en Martinique ou en Guadeloupe.