Revenir à la rubrique : Economie

La Réunion peut devenir une terre de tourisme sportif

La Réunion peut-elle et doit-elle jouer la carte du tourisme sportif ? La conférence "Sport & Tourisme : Ile de La Réunion", organisée hier soir à Saint-Gilles finissait par offrir à l'assistance la sensation qu'un réel potentiel est à faire valoir sous nos cieux.

Ecrit par LG – le mercredi 23 octobre 2013 à 07H43

« Le sport n’est pas étranger au tourisme ». En lançant la conférence, Olivier Bessy, professeur des Universités et responsable du Master « Loisirs, tourisme et développement territorial » à l’Université de Pau et du Pays de l’Adour, résumait les compilations des données acquises au fil de ses recherches.

Invité par le Club du Tourisme en partenariat avec l’agence Ilop Sport, le chercheur est venu exposer les fruits de ses recherches comparatives. Objectif : amorcer l’idée selon laquelle notre département possède les cartes en main pour devenir une destination forte en la matière, un peu à l’image d’un autre département métropolitain.

Convaincre l’auditoire composé de professionnels du tourisme et du sport passe en effet par l’exposition des données recueillies par Olivier Bessy en Ariège. Dans ce département métropolitain, 20% des touristes interrogés sur la période estivale disent avoir choisi cette destination vacances spécifiquement en raison de la possibilité d’y pratiquer des sports de pleine nature pour un impact sur l’économie chiffré à 27 millions d’euros, toujours sur une même période estivale.

A la « façon mauricienne »

Au sortir d’une épreuve du Grand Raid qui reste dans les esprits, le conférencier livre des pistes de réflexion que la Réunion pourrait exploiter, à condition que la communication à tout va ne supplante pas l’intelligence de gouvernance des acteurs publics et que l’offre touristique soit à la hauteur des enjeux. En clair : inutile de vendre du rêve sur papier glacé.

 

Etre à la hauteur d’un tel événementiel sportif nécessite selon l’autre conférencier Stéphane André, d’Ilop Sport, de se la jouer « façon mauricienne ». L’important, au-delà de l’épreuve en elle-même qui aura tout de même drainé plus de 1.500 touristes à La Réunion en plein mois d’octobre, est « de le faire savoir ». « A Maurice, dès qu’une célébrité vient par exemple s’essayer au golf, dans la seconde, l’information a déjà quitté Maurice », en sourit-il.

A ce jour, La Réunion en est encore réduite au stade du bricolage. Etre efficace autour des événements tels que le Grand Raid nécessite d’« activer les agences de presse, de vendre les productions d’images, d’animer les réseaux sociaux, d’organiser des voyages de presse, d’affirmer sa présence dans les salons en lien avec le sport ou encore de participer aux épreuves similaires ». Il cite l’ultra trail du Mont-Blanc en exemple. « Quelqu’un qui court sur l’UTMB est potentiellement un futur coureur du Grand Raid », assure-t-il. L’idée, au final, étant de fortifier la destination sur des images qui feront demain sa réputation.

Si le capital « image » de l’île en matière de terrain de jeu gigantesque pour la randonnée file sur le bon chemin, d’autres disciplines « à fort potentiel » comme le « cyclotourisme » sont à méditer selon Stéphane André.

Mais un dilemme persiste selon Olivier Bessy, qui n’y voit pas que des avantages. « Comment améliorer l’attractivité tout en préservant la durabilité de cette attractivité ? » questionne le chercheur. Autrement dit, La Réunion devra sans doute sacrifier de son authenticité pour ne pas refuser un tourisme de masse.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

La CRC épingle la SAPHIR sur la gestion durable de l’eau

La Chambre régionale des comptes de La Réunion a publié son rapport d’observations définitives sur la société d’aménagement des périmètres hydroagricoles de La Réunion (SAPHIR), après son premier contrôle initié en février 2023. Le rapport, qui a finalisé ses observations en octobre 2023, critique les pratiques actuelles de SAPHIR, soulignant sa dépendance financière aux ventes d’eau et ses modalités d’action qui ne s’inscrivent pas pleinement dans une gestion durable de l’eau.

Henri Nijdam : “Le Quotidien ne sera pas un journal low-cost”

Propriétaires depuis ce mercredi à minuit du Quotidien, Henri Nijdam et Jean-Jacques Dijoux ont livré quelques éléments sur le futur du journal. Aux lecteurs, les nouveaux hommes forts de ce pilier de la presse locale assurent que Le Quotidien nouvelle formule sera de qualité.