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La Région Guadeloupe baisse son octroi de mer sur les produits de première nécessité

L’octroi de mer sur l’eau, l’électricité, les pâtes alimentaires, les produits laitiers, les poissons, la charcuterie, les huiles, les savons…, a diminué de 20 à 70 % en Guadeloupe. Cette taxe a été totalement supprimée sur le gazole. Cette baisse de l’octroi de mer coûtera 13 millions d’euros par an à la Région Guadeloupe.

Ecrit par Jismy Ramoudou – le jeudi 12 mars 2009 à 07H53

Cette information reprise sur le site Dom Hebdo est datée du mercredi 11 mars. Ne faisons pas l’erreur de l’enlever de son contexte et ne faisons pas de comparaisons subjectives et démagogiques. Toutefois, cette actualité comporte un certain nombre d’enseignement que nous aurions tort d’ignorer.
Le contexte, c’est d’abord les Antilles, une forte revendication identitaire, 44 jours de mobilisation, une baisse de 20 % sur les produits de première nécessité à l’issue d’un accord entre le LKP et les représentants de la grande distribution et une économie au plus bas (5 à 10 000 suppressions d’emplois programmées).
La décision de la Région Guadeloupe est sans conteste une bouffée d’oxygène pour l’économie de ce département d’Outre-mer qui aura besoin de plusieurs années pour se remettre de ces 44 jours de grève et d’asphyxie.
Ce soutien providentiel à la consommation et aux entreprises est une solide base de relance de l’économie. Il va accompagner une augmentation de salaire et une revalorisation des minima sociaux contenues dans le protocole signé par le LKP et les représentants de l’Etat.
Le revenu supplémentaire et temporaire d’activité, s’il est correctement appliqué, sera un élément efficace pour réduire la suppression d’emploi, puis un retour, lent sans doute, à la création de travail partiel ou temporaire. C’est un atout indispensable au soutien, à la création et à la viabilité des entreprises.
Par cette baisse de l’octroi de mer, le Conseil régional de la Guadeloupe s’est engagé un peu plus en faveur de la reprise économique de son île.
Peut-on en faire de même à La Réunion? C’est là un vaste débat. “La Réunion, ce n’est pas les Antilles”, répondent à chaque fois l’ensemble des parties prenantes aux négociations actuelles.
Constats. Il y a d’abord l’absence criante des élus dans ce débat qui concerne leur île. Il y a aussi une volonté de coller une étiquette politique au mouvement social. Il y a enfin un manque de réflexion et de lisibilité à long terme dans les 62 revendications du Cospar.
C’est une spécificité de l’Outre-mer que de demander aux collectivités de participer à des accords professionnels”, avait dit lundi soir, Paul Vergès dans la cour de la préfecture. Il a raison.
Mais deux questions M. Vergès, la première : “Qui finance l’octroi de mer? Ce ne sont pas les Réunionnais et les entreprises?” La deuxième : “Qui possède la plus grosse commande publique destinée aux entreprises et aux travailleurs réunionnais? Ce n’est pas la Région Réunion?
Pour en revenir aux revendications du Cospar, plutôt que de demander une augmentation de salaire net de 200 €, aux entreprises, n’aurait-il été plus judicieux de concentrer l’action du Collectif sur la baisse des prix?
D’une part, parce que c’est la flambée des prix qui depuis trois ans, a fait chuter le pouvoir d’achat. Et d’autre part, certaines grandes surfaces n’ont cessé d’augmenter leurs prix depuis un mois, par anticipation à la baisse annoncée de 20 % d’ici quelques semaines, et sans doute d’une éventuelle augmentation de salaire. Ainsi une boîte de coca de 33 cl est passée de 0,55 cts à 0,65 cts en quelques semaines. Ce sera donc un coup pour rien.
Une baisse des prix accompagnée d’une baisse de l’octroi de mer aurait été sans conteste un vrai coup de pouce d’abord pour l’ensemble de la population, mais aussi pour les entreprises. Dans cette hypothèse, la relance de l’économie par la consommation a pour objectif le soutien à l’outil de travail.
Et c’est là que la Région Réunion a un rôle conséquent à jouer. “A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle”. Paul Vergès ne peut ignorer le contexte économique actuel. Il y a des priorités M. Vergès. Et aujourd’hui, les Réunionnais ont plus besoin de pouvoir d’achat que d’une Maison de civilisation (estimée à 100 millions)…

Voici la liste des produits et les baisses qui les accompagnent décidées par la Région Guadeloupe
:
– Eau et Electricité (de1,5 à 1 %, soit une baisse de 30 %) ;
– Poissons et Crustacés frais et réfrigérés (de 15 à 7 %, soit une baisse de 53 %) ;
– Produits laitiers (Yoghourt, Képhir, beurre et fromage) : de 7 à 2 % soit une baisse de 71 % ;
– Huiles et Graisses y compris Margarine (de 7 à 2%, soit une baisse de 71%) ;
– Jambons, saucisses, saucissons (de 15 à 7%, soit une baisse de 55%) ;
– Idem pour les conserves de viandes, de poissons, de crustacés, de mollusques, de sardines, de thons, de bonites, de crevettes en conserve et de moules ;
– Préparations alimentaires pour boissons contenant du cacao de type de Nesquick (de 10 à 5%, soit une baisse de 50%) ;
– Pâtes alimentaires telles que spaghettis, macaronis, nouilles, lasagnes, raviolis, cannellonis, conocchis, couscous (de 15 à 5%, soit une baisse de 66%) ;
– Aliments pour enfants et préparations alimentaires (de 5 à 2%, soit une baisse de 60%) ;
– Désodorisants corporels et antisudoraux, préparations de rasage et l’après-rasage, préparations pour parfumer ou désodoriser les locaux (de 15 à 5%, soit 66% de baisse) ;
– Savons sous toutes ses formes, les lessives et autres produits de surface organique pour le nettoyage (de 10 à 5%, soit 50% de baisse ) ;
– Insecticides, Anti-rongeurs, herbicides, inhibiteurs (de 7 à 5%, soit 28% de baisse) ;
– Sel propre à l’alimentation humaine (de 7 à 2%, soit 71% de baisse) ;
– S’agissant du gazole, l’octroi de mer est tout bonnement supprimé, passant de 5 à 0%.

 

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