Le 10 janvier dernier, l’association Possession Ecologie Solidaire alertait les médias sur la pollution des deux côtés du radier Balthazar. Une couche assez épaisse de ce qui ressemble à des hydrocarbures sauvagement envoyés dans la ravine jonche en effet les galets, et ce malgré les fortes pluies des jours précédents. En plus de la dégradation environnementale évidente, le lit de la ravine se trouve être dans le cône d’appel du puits Samy. L’exposition à un danger sanitaire est alors évoqué par la présidente de l’association Vanessa Miranville.
Les services municipaux coupent court à toutes les craintes. Dans un communiqué, la mairie évoque que ses services et Veolia sont intervenus dès le 26 décembre 2012. ARS, DEAL, la mairie a sollicité l’accompagnement technique de tous les interlocuteurs, explique-t-elle à l’époque. Les « résultats d’analyse n’ont décelé aucune trace de pollution. Ledit incident est donc sans gravité », écrit la mairie. L’incident semblait donc enterré.
Les transporteurs sont priés de laver leurs bus ailleurs
Astreinte au silence suite au transfert au Parquet de l’incident, la DEAL confirme néanmoins la prise en compte de la plainte pour pollution. Les deux transporteurs (Start OI et Transports Souprayenmestry), dont les parcs cumulés comptent une centaine de bus et longent la ravine, sont dans le collimateur. Interpellés, le service des analyses de l’eau de l’ARS s’en remettront à la réponse de la DEAL.
David Hoarau, directeur de Start OI, confirme aujourd’hui qu’une restriction partielle d’activité sur le lavage des véhicules a été imposée aux deux sociétés par un arrêté. « Nous effectuons désormais nos lavages à grande eau sur un autre dépôt », assure-t-il. Déjà en janvier, le gérant avait voulu faire preuve de sa bonne foi. « Il y a encore à apporter la preuve que ce ne sont pas nos deux séparateurs qui sont en cause » ,se dédouane-t-il alors qu’il n’a cessé d’affirmer que la pollution située en face de sa clôture est apparue quelques jours après la première, en amont du radier. Le gérant nous confie avoir reçu l’analyse d’un laboratoire qui détectera une présence d’huile de vidange, concentré à 2mg/litre d’hydrocarbures là où le seuil de risque est de 10mg/l. Le laboratoire Stardis n’a pas répondu à notre demande d’éclaircissement.
La Préfecture, enfin, parle de réunions de travail entre les transporteurs et les autorités pour que pareil incident ne se reproduise plus. C’est la sous-préfecture de Saint-Paul qui reste en charge du suivi de ces réunions.