C’est une drôle de situation à laquelle est confrontée depuis ce matin le maire de La Possession, Roland Robert. Son ex-responsable du service Habitat, et ami de longue date du PCR, lui reproche d’avoir fait de son service un guichet à promesses.
En décembre dernier, l’information avait été évoquée dans l’un de nos articles. Jacques Siou était débarqué du service Habitat au profit de la fille du maire, Julie Robert. La mairie y avait apporté sa version en répétant que « la mission de Mme Robert ne serait que temporaire, en attendant le recrutement d’un nouveau responsable ».
Aujourd’hui, Jacques Siou s’est lancé dans une grève de la faim et a planté une tente dans le square de l’hôtel de ville. Il estime son honneur bafoué.
« A mon retour de congés en septembre dernier, j’apprends que l’organigramme a changé. Mme Julie Robert est désignée coordinatrice du service Habitat. Mes serrures ont été changées », raconte-t-il. Le message est clair, le chef de service depuis sept ans est devenu indésirable dans les couloirs de la mairie. Il était pourtant adjoint de Roland Robert de 1989 à 1995.
« Je ne veux pas cautionner la démagogie »
Le responsable Habitat avance aujourd’hui la raison qui aurait poussé le maire et son entourage à le mettre à la porte. « On voulait me faire tenir des promesses que la mairie n’aurait pas pu tenir », charge-t-il. Ces promesses, il les garde en mémoire. « On dit aux gens qu’il y aura des LES dans les opérations Ti toulite au niveau de la SEDRE, à la Rivière des Galets, à Boeuf Mort. Tout cela s’avère faux et démagogue », balance-t-il.
« Il n’y a pas de projet en ce moment sauf dans les cas de RHI où les familles ont été recensées. Mais pour le grand public aujourd’hui il n’y a rien. Même si vous prenez le cadre du Coeur de ville avec 1.540 logements, vous avez 900 accès à la propriété prévus mais vous n’avez aucune accession très sociale à la propriété contrairement à ce que dit le maire dans ses discours. Le Coeur de ville n’est pas destiné aux plus démunis », continue-t-il. « Je ne veux pas cautionner la démagogie ».
Pour comprendre l’acharnement de Jacques Siou sur ce volet, il faut avoir en tête la quarantaine d’années de militantisme du personnage au sein du PCR. « J’étais militant, je ne regrette pas de l’avoir fait car il fallait combattre cette injustice et défendre les causes des plus faibles », dit-il. Le maire lui fait-il payer dans ce cas sa prise de distance avec le PCR ? Jacques Siou rétorque que non, bien au contraire puisque « je ne me suis pas mis en retrait du PCR dans la mesure où c’est le PCR qui a disparu », affirme l’intéressé.
Alors qu’il continue de percevoir son traitement, Jacques Siou demande au maire de clarifier la situation « mais ne pas agir comme si j’étais un vaurien. Mon honneur a été mis en cause. Que l’on me rétablisse dans mes fonctions ou qu’on me rétablisse mes droits si l’on ne veut plus de moi », se défend-t-il. Les courriers qu’il a pu envoyer en fin d’année dernière sont restés sans réponse, rappelle-t-il.
Roland Robert a accueilli Jacques Siou vers 13h. La mairie a été sollicitée pour livrer sa version. Jacques Siou maintient son campement devant l’hôtel de ville.