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La NRL reflète le « cynisme » de la Région d’après l’Alliance

En terme de développement durable, la Région Réunion se présente comme « exemplaire », mais pour l’Alliance, « trop c’est trop ». Avec une « communication à outrance » mais surtout « mensongère », la Région « se met dans la peau de la championne de l’environnement » selon elle. Cependant, des contradictions dans sa politique environnementale donnent l’impression qu’elle « trompe les Réunionnais ». Parce que « plus […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 16 septembre 2014 à 17H36

En terme de développement durable, la Région Réunion se présente comme « exemplaire », mais pour l’Alliance, « trop c’est trop ». Avec une « communication à outrance » mais surtout « mensongère », la Région « se met dans la peau de la championne de l’environnement » selon elle. Cependant, des contradictions dans sa politique environnementale donnent l’impression qu’elle « trompe les Réunionnais ». Parce que « plus c’est gros plus ça passe », déplore Catherine Gaud, conseillère régionale de l’Alliance, les élus du conseil de la Région ont tenu à « mettre les choses au clair ».

 

Pour l’Alliance, « la Réunion est pleine d’atouts concernant le développement durable et disposait d’une avance considérable qu’elle a perdue. Jamais plus qu’aujourd’hui, l’environnement n’avait été menacé sur l’île ». La ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, s’est rendue en Martinique récemment, car l’île « a accompli de nombreux progrès dans l’espoir d’atteindre l’autonomie énergétique d’ici 2030 » explique la conseillère régionale. Le projet NEMO de centrale thermique flottante, initié à La Réunion, sera transféré en Martinique pour une exploitation industrielle prévue en 2018. Pour l’Alliance, c’est encore une preuve que « La Réunion a laissé échapper sa place ».

 

« Syndrome de mai 2010 »
 

La Région est atteinte du « syndrome de mai 2010 » consistant à oublier tout ce qui a été fait avant la mandature de Didier Robert, selon l’Alliance. Dans un communiqué de presse suivant sa rencontre avec la ministre le vendredi 5 septembre dernier, le président de la Région utilisait les termes de « texte fondateur, initié par Didier Robert » concernant la contribution des îles face aux changements climatiques.« Comme si rien n’avait été fait auparavant » se scandalisent les élus du Conseil régional. Celui-ci annonce qu’il a fait « s’engager les îles dans le sens d’un développement durable » alors que celles-ci « l’étaient déjà ». Aussi, il laisse entendre que la ministre approuve la construction de la Nouvelle Route du Littoral alors que l’Alliance précise « qu’elle n’est juste pas opposée au projet ». Autant de coups de communication que l’opposition trouve « dégoûtants ».

 

Elle rappelle au passage que depuis une vingtaine d’années, plusieurs actions ont été faite à La Réunion dans une optique de développement durable. En 1999, déjà, avec la priorité à l’autonomie énergétique de l’île fixée pour 2015 par Paul Vergès, ou la création de L’ARER. Puis plus tard en 2003, avec l’entrée en exercice du PRERURE (Plan Régional des Énergies Renouvelables et de l’Utilisation Rationnelle de l’Énergie), ou l’année suivante avec le premier projet photovoltaïque et le schéma éolien. Et enfin plus récemment, avec l’inscription d’une partie de l’île au Parc National et la création de la Réserve Naturelle. « Chaque année une action a été édifiée, nous n’avons jamais cessé d’être préoccupés » soutient Catherine Gaud. 

L’environnement, cheval de bataille de la Région ?
 

Didier Robert qui « se présente comme le sauveur de l’environnement » est pourtant en « totale contradiction » avec cette image, remarque Maya Cesari, conseillère régionale de l’Alliance. 

 

Sur le point de l’abandon du projet de géothermie annoncé en début de son mandat, tout d’abord, une source d’énergie pourtant « propre et pérenne », sous prétexte qu’une usine allait devoir être construite à la Plaine des Sables et déformer le paysage, ce que l’Alliance dément.

« Il n’a jamais été question d’une usine à la Plaine des Sables, c’était une excuse. Le plus aberrant, c’est qu’aujourd’hui la Région reprend les études pour ouvrir de nouvelles pistes à la géothermie et ce pour des raisons politiques » affirme Catherine Gaud. 

 

Deuxième abandon de projet lors cette mandature, celui du tram-train, remplacé aujourd’hui par le projet de la Nouvelle Route du Littoral, un coût de 2 milliards d’euros en moyenne pour uniquement 20 jours de basculement par an. Un chantier « effaçant toute possibilité d’un réseau ferré à l’avenir » selon le groupe communiste. « Pour les 50 ans à venir, La Réunion prend un virage « tout automobile » avec cette nouvelle route alors que le tram-train devait être achevé dès 2017″ soutient la conseillère. Cette dernière accuse « l’audace » de la Région, qui va « à l’encontre même de ce pour quoi elle fait sa communication ».  

 

Alors que 71% de la consommation globale de carburant correspond aux transports routiers, encore 1/3 des foyers réunionnais ne sont pas dotés d’une voiture. Ainsi le transport à La Réunion reste « un problème majeur » selon le groupe politique, et de ce fait, la création de la Nouvelle Route du Littoral représente « un choix de société ». 

Vers un massacre environnemental 
 

Outre l’aspect « tout auto », la construction ce cette route en pleine mer constitue « un massacre pour l’environnement » et met l’habitat de plusieurs espèces, notamment des cétacés, en danger. Didier Robert, qui fait l’éloge de ce projet, a demandé dans le même temps l’inscription du Chemin des baleines au patrimoine mondial de l’UNESCO, au nom d’une « vive prise de conscience » de la Région. « Un comble » dont l’Alliance s’indigne en tenant à « rappeler la vérité ».

 

La Région se servirait selon elle, du droit de « je casse mais je paye » . Elle a fait la demande de dérogations pour avoir le droit de perturber intentionnellement des animaux protégés et d’altérer ou dégrader des sites de reproduction ou des aires de repos. Pour l’Alliance, la Région Réunion « s’obstine à détruire l’île en préférant tenter le pari de cette route en mer, inscrite dans un développement anachronique »

 

D’après les élus régionaux, « la Région veut faire croire que l’on ne peut pas revenir en arrière, que le chantier est déjà entamé, mais il n’en est rien ». Le chantier nécessite 20 millions de tonnes de matériau, dont 8,5 millions de roches massives, introuvables à La Réunion à cause de son relief volcanique. « Aujourd’hui, les entreprises n’ont même pas la certitude de pouvoir avoir accès à ces matériaux. De ce fait, il n’est pas trop tard pour tout arrêter ». La construction de la route « laisse sceptique beaucoup de Réunionnais » c’est pourquoi « il faut demander leur avis par référendum ».

 

La demande de ces matériaux nécessite l’ouverture de nouvelles carrières « non souhaitées » par les populations voisines – malgré une prise de position favorable et « scandaleuse » du préfet de La Réunion « qui a osé décréter l’intérêt général en niant les nuisances multiples engendrées par ces carrières » – et environ 500.000 trajets de camions par an, « pour l’écologie il faudra repasser ».

 

De même si les matériaux sont importés, « ce sera une catastrophe environnementale » car « il existe un risque pour que des parasites présents dans la terre contaminent l’île ».

 
Pas de volonté

  

L’opposition met aussi le doigt sur l’absence de politiques volontaristes de la part de la Région : « en cinq ans pas grand chose n’a été fait » souligne Maya Cesari. Sans tomber pour autant dans l’extrême, l’Alliance reconnait l’accentuation de l’équipement de l’île en chauffe-eaux solaires entrepris par la Région. Catherine Gaud estime que « l’environnement n’est pas du tout la priorité de Didier Robert, qui a boudé le Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Commission de l’Océan Indien »

 

Maya Cesari va elle, plus loin, en affirmant que « les projets de la Région tournent le dos à ses objectifs de développement durable ». Avec la Nouvelle Route du Littoral toujours, qu’elle décrit comme « une erreur historique » de La Réunion et qui « se bloque sur un seul et même secteur » avec ses 12 km de long, la Région entend solutionner les embouteillages sous la menace des éboulements. L’Alliance elle, propose de trouver une solution « beaucoup plus rapide » que le projet NEO pour fluidifier la circulation à l’entrée Ouest de Saint-Denis, avec la création d’échangeurs sur le boulevard Sud, où la circulation est ralentie par une série de feux près du pont Vinh-San. 

 

L’Alliance demande le retour à la géothermie, l’apparition d’une alternative ferroviaire à la Nouvelle Route du Littoral et l’avortement du chantier, leurs recours sont actuellement à la Cour d’appel de Bordeaux. 

 

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