L’info a tourné en boucle sur France inter : le 17 décembre, le maire de la commune de Saint-Ouen a reçu la légion d’honneur pour récompenser sa politique de logement qui vise, à contenir la spéculation immobilière. Depuis 2005, les logements qui n’étaient pas mis en vente, 10 % en dessous du prix du marché, étaient préemptés.
L’information aurait dû résonner à la Réunion qui connaît depuis toujours une pénurie de plusieurs milliers de logements. Pourtant aucun media ne l’a reprise. Bizarre non ?
L’établissement public foncier de la Réunion fonctionne depuis 2003. Fin 2011, l’EPFR a acquis 250 terrains représentant une surface totale de 263 hectares, pour un montant de 97 M€. On peut comparer avec Cbo Territoria qui gère le patrimoine foncier du groupe Bourbon depuis 2005, soit 3000 hectares. En 2011 son chiffre d’affaires est en hausse de 66 % à 119,2 M€. Son bénéfice était de 16,7 M€, en hausse de 50 %.
A propos du contrat de ville balnéaire de Saint Paul qui présente les projets d’aménagements touristiques concrets à mettre en oeuvre avant 2020, Emmanuel Séraphin, adjoint au maire a déclaré (Jir du 18 décembre): « 40 hectares sont consacrés au tourisme dit social contre 17 hectares seulement pour le tourisme privé ». L’ambition : rééquilibrer cette répartition en récupérant le foncier vacant ou peu fréquenté pour le confier à des opérations pourvoyeuses d’emplois et de nuitées.
La semaine précédente on apprenait que les mêmes élus avaient décidé de régulariser les commerçants qui squattaient le domaine public de Boucan Canot aménagé il y a quelques années avec de l’argent public alors même que le sous préfet Campeaux avait commencé à faire le ménage.
A Saint Paul, comme dans les autres communes les élus accélèrent la privatisation du littoral. Ils préfèrent servir les bénéfices de Cbo Territoria plutôt que l’intérêt public.
Jeanicot