La situation est toujours à la paralysie en Guadeloupe où la grève générale sévit depuis plus d’un mois. Au lendemain de l’arrestation musclée d’une cinquantaine de manifestants par les brigades mobiles de la gendarmerie, les protestations et les blocages persistent.
Plusieurs villes ont été la cible de violences et d’affrontements. Dans les communes de Sainte-Rose et des Abymes, des barrages ont brûlé dans la nuit de lundi à aujourd’hui. Au Gosier, plusieurs bandes d’individus cagoulés étaient prêt à l’affrontement direct avec les forces de l’ordre qui étaient présentes afin de maintenir l' »Etat de droit« . Les piétons, les véhicules et les blindés des gendarmes n’ont pas été épargnés puisqu’ils ont été ouvertement caillassés par certains groupes de jeunes. Un magasin de fournitures pour bateaux a même été incendié dans la nuit. Les transports sont aussi touchés: l’aéroport de Pointe-à-Pitre Caraïbes a été fermé en raison des nombreux points de blocages sur les axes de communication et de l’indisponibilité des agents en grève.
Les discussions et les négociations sont actuellement au point mort. Sur les ondes de France Info, le président socialiste du conseil général de la Guadeloupe, Victorin Lurel, a déclaré que le département était « au bord de la sédition« . Pour ce dernier, « les tensions sont montées d’un cran parce que l’Etat n’a pas respecté sa parole, (…), parce que le patronat n’a pas fait de propositions alléchantes… »
Les différents appels au calme des élus n’ont pas été entendus. L’annonce par le Président de la République d’une rencontre avec les élus des quatre départements d’Outre-mer et celle d’une injection de 87,5 millions d’euros accordée par le secrétaire d’Etat en charge de l’Outre-mer n’aura pas suffi à ramener le calme.