Selon Antoine Breining, président de La FAFPT, la Réunion a du mal à faire appliquer le droit commun. « En métropole, 80% des agents communaux sont titularisés, et 20% sont en contrat précaire. Ici, c’est quasiment l’inverse. Après les élections municipales de 2008, notamment à Saint-Louis et à Saint-André, une majorité des agents a été priée de rester chez elle”.
“Il s’agit là de licenciements abusifs. Le droit est bafoué. Les parlementaires, et je pense à Huguette Bello, ou encore Jean-Paul Virapoullé, semblent avoir compris le problème, mais je vois que rien n’est fait pour que ça change. Cette pratique est d’un autre temps et Yves Jégo doit y mettre un terme ».
La situation doit d’abord être reconnue sur le plan local, pour que cette irrégularité soit considérée sur le plan national. « Si Yves jego, secrétaire d’Etat à l’Outre Mer, a son rôle à jouer, la Préfecture doit aussi faire preuve de rigueur. Le Préfet Pierre-Henry Maccioni ne souhaite peut-être pas se heurter aux élus, mais il doit veiller aux recrutements statutaires”.
“Maintenant que le secrétaire d’Etat prend sa mission dans les DOM au sérieux, c’est le moment de lancer une table ronde, et mettre en place un plan de titularisation. Il faut que les agents doivent avoir le statut de la fonction publique. Ils ont besoin d’une stabilité professionnelle. Cette situation est une infraction aux lois de notre République ».
Autre inquiétude de la FAFPT, sur le plan national, le glissement vers la privatisation des services publics est devient préoccupant. Un Livre blanc remis le 17 avril 2008 aux ministres par le rapporteur général, Jean-Ludovic Silicani, servira de base, selon Antoine Breining, à la casse progressive de la fonction publique.
Parmi les nombreux points de réforme abordés dans le rapport, quelques uns d’entre eux choquent le président de la FAFPT. « A la demande de Nicolas Sarkozy, ce conseiller d’Etat a rédigé un livre blanc qui n’est autre qu’un projet de réforme de la fonction publique. Les conclusions de ce rapport nous inquiète beaucoup. Ce livre parle de primes et de salaires au mérite”.
“On sait ce que ça veut dire en terme d’objectivité, que de négocier son salaire avec le maire… Si aujourd’hui encore, on intègre la fonction publique en passant un concours, ce rapport laisse entendre qu’on pourrait le recruter celui qu’on aura choisit, ce qui supprime une certaine égalité de recrutement ».
Enfin, face à la baisse du pouvoir d’achat, Antoine Breining propose l’indexation des salaires. « Les salaires ne suivent pas l’évolution des prix. Le président doit revoir sa copie, et prendre en considération ce qui préoccupe tous les Français dans ce contexte de crise économique globale, et ne pas donner qu’aux acteurs financiers ».