Les épiceries de l’île, actrices du commerce de proximité, sont en voie de disparition. Si, en 1980, on en comptait 4500, aujourd’hui il n’en reste plus que 800 sur toute l’île. « La nouvelle génération qui souhaite reprendre le commerce des parents ne veut pas reprendre une affaire qui ne marche pas », indique Nathalie Carron, présidente du Syrcap (Syndicat réunionnais du commerce alimentaire de proximité).
Signée aujourd’hui, la convention Fisac, soutenue par l’Etat, la CCI, la Dieccte et la Région (en cours de négociation), est un fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce d’un montant de 329.234 euros, créé le 23 avril dernier par le Secrétariat d’Etat chargé du commerce à destination des commerces alimentaires de proximité.
Pour ce projet, la CCIR a demandé à ce que le département soit considéré sous forme de quatre micro-régions. La première tranche s’étalera sur deux ans et est prévue dans la région Est où une vingtaine d’épiceries seront choisies en fonction du cahier des charges qui définit les critères d’accès au Fissac. Six communes de la Cirest sont concernées par ce projet de redynamisation du commerce de proximité : Saint-André, Bras-Panon, Saint-Benoît, Salazie, Sainte-Rose et la Plaine des Palmistes.
La rénovation et la modernisation d’une épicerie, « patrimoine de la Réunion qui doit être protégé », remarque le président de la CCIR, Ibrahim Patel, est estimée a 40.000 euros. Le Fisac interviendra à hauteur de 12.000 euros, soit 30% de l’investissement.
L’objectif est de relancer le commerce de proximité, qui maintient un lien social au sein des quartiers, au travers d’actions telles que des études sur l’approvisionnement, la définition d’un concept de boutique de proximité, la communication et l’animation.
Afin que les commerces de proximité puissent être compétitifs face aux tarifs des grandes surfaces, qui sont en moyenne 30% moins chères, un dossier de demande de subventions a été réalisé en partenariat avec le Syrcap. Deux axes majeurs d’intervention ont été définis : une centrale d’achat afin d’obtenir de meilleures conditions d’approvisionnement des boutiques et la définition d’un concept intégrant patrimoine et modernité ainsi que sa mise en oeuvre professionnelle. Un deuxième axe qui mérite d’être pris compte par les aides de l’Etat, selon Ibrahim Patel.