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La Chambre régionale des comptes dévoile la gestion peu glorieuse de la commune de St-Benoît

La gestion financière des 24 communes de l'île n'est pas spécialement connue pour sa grande rigueur. Une nouvelle fois, la Chambre régionale des comptes voit juste. C'est au tour de Saint-Benoît de passer au crible du gendarme des collectivités. Le rapport d'observations définitives des exercices de gestion depuis l'année 2003 n'est pas glorieux pour la commune.

Ecrit par zinfos974 – le lundi 27 juin 2011 à 17H11

 

Un ancien DGS qui s’occupe de tout sans aucune légitimité politique, manque de rigueur dans la mise en conformité des règles salariale et indemnitaire, endettement de la commune par faute de compétences internes, le rapport d’observations définitives de la gestion communale de Saint-Benoît depuis 2003 colle à une réalité trop souvent rencontrée au sein des collectivités locales réunionnaises. S’il dresse un tableau plus que sombre de l’ancienne mandature menée par Bertho Audifax, le rapport se veut tout aussi pessimiste quant à l’état d’endettement de la commune. Rien de rassurant en somme pour la capitale de l’Est.

En somme de tous les griefs exposés à l’encontre de la commune de Saint-Benoît, depuis l’ère Bertho Audifax jusqu’à celle de Jean-Claude Fruteau (maire depuis 2008), la Chambre régionale des comptes discute avant tout finances.

L’endettement de la commune est très inquiétant. Les manoeuvres politiques pour faire aboutir les projets restent cloisonnées à un retour hypothétique à l’équilibre dans 15 ans, au meilleur des cas. 15,9 ans c’est justement le laps de temps estimé de l’encours de la dette communale. Or, comme le rappelle la Chambre régionale des comptes, 15 ans est "la limite haute communément admise qui marque le seuil de surendettement pour une collectivité locale".

Le recours inapproprié aux contrats subventionnés

Une situation financière plus que délicate qui tient en plusieurs dérives. L’une des principales que relève la juridiction financière : "l’absence de détermination de la collectivité à inscrire ses actes de recrutement dans le respect des dispositions statutaires". En clair, une politique salariale plus qu’hasardeuse.

Alors que les contrats aidés doivent être conclus pour permettre le développement d’activités répondant à des besoins collectifs non satisfaits, la mairie a trop largement usé de ces contrats subventionnés en lieu et place d’emplois permanents.

Ainsi, en 2007, le nombre d’agents non titulaires sur emplois permanents est en nette augmentation constate la chambre. 102 contrats ont ainsi été signés en 2007, là où la moyenne des années précédentes tournait autour de 17. Tout lien avec une future campagne des municipales de 2008 n’est évidemment que pure coïncidence… Un passage du rapport prête même à faire sourire tant l’opportunité de ces contractualisations semble calquée sur le calendrier électoral. "Cet effectif (en parlant des agents non-titulaires, ndlr), en diminution jusqu’en 2006, est à nouveau en hausse depuis 2007. L’analyse de la paye de septembre 2007 à octobre 2008, en termes de nombre d’agents (certains d’entre eux étant recrutés sur des emplois à temps non complet), montre une augmentation importante, qui culmine en avril 2008". Pour rappel, les 1er et second tour des municipales avaient eu lieu en mars. Une forme de remerciement pour avoir battu campagne pour l’équipe victorieuse ?

Pas de quoi fanfaronner pour l’équipe actuelle

La patate chaude transmise à l’équipe de Jean-Claude Fruteau par la précédente mandature de Bertho Audifax, qui fut aussi député UMP, implique donc une marge de manoeuvre "restreinte" comme le souligne le rapport. Le coefficient de rigidité des charges structurelles, c’est-à-dire les dépenses de personnel et de fonctionnement pour la plus grande part, situe ainsi Saint-Benoît à une triste cinquième place des communes du département les plus "contraintes". Au sortir de l’exercice 2008, les comptes de la commune sont ainsi immobilisés à hauteur de 67% par ses charges de fonctionnement, rien que ça.

Pas sûr aussi que l’équipe actuelle ne se gargarise de ce rapport incendiaire de l’ancienne mandature version Audifax tant les comptes de la commune semblent dans le rouge et pour longtemps encore…

Un état peu enviable qui mettrait presque en concurrence Saint-Benoît avec Saint-Louis et qui est peut-être à mettre au compte du champ libre octroyé par l’ancien maire à son DGS de l’époque. Une confiance aveugle qui a coûté cher à la collectivité, mais pas au DGS qui aura pris soin de faire embaucher sa femme. Mais nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement. La cinquantaine de pages du rapport ne manque pas de piquant.

 

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