Revenir à la rubrique : Social

La CGTR ne participera pas aux assises de l’éducation prioritaire

Dans un communiqué, la CGTR Educ'action explique qu'elle ne participera pas aux assises inter-académiques de l'éducation prioritaire, qui débutent le lundi 4 novembre.

Ecrit par – le dimanche 03 novembre 2013 à 17H21

« La CGTR Educ’action est invitée par l’autorité académique à participer lundi 4 novembre 2013, aux assises inter académiques de l’éducation prioritaire. Ce sera sans nous !

 En effet, il est hors de question pour notre organisation d’apporter sous quelque forme que ce soit une caution à une consultation bidon et tronquée  ou tout est déjà ficelé d’avance comme cela avait été d’ailleurs le cas pour les ateliers de la refondation de l’école ou on nous a pris pour des dindons.

S’il est annoncé que ces assises ont pour objet de « recueillir suggestions et réflexions  il est cependant précisé que l’objectif poursuivi  » est de  faire partager le diagnostic établi dans le cadre de la modernisation publique (MAP) « . Autrement dit de conduire une politique d’éducation prioritaire sous le sceau de l’austérité budgétaire.

Comment ? En faisant notamment sortir des établissements  de l’éducation prioritaire  sous prétexte de resserrer le périmètre aux plus fortes concentrations d’établissements défavorisés.

Alors que l’Éducation Priori-taire apparaît, médiatiquement tout du moins, comme un des grands dossiers de l’année, le cadre et la finalité de la consultation  privent l’accompagnement pédagogique des moyens de ses ambitions.

Pour proposer leurs leviers d’action pour  relancer l’éducation prioritaire, il est à noter que les rapporteurs du texte qui sert de base de travail des fameuses assises  ne se sont rendus que dans les réseaux qui donnent de bons résultats, ce qui apparaît comme un sacré biais en termes de méthodologie.

Moins de moyens pour l’éducation prioritaire

Il ressort clairement  de leur rapport  que la réforme se fera à moyen constant et que la carte de l’EP devra être  » resserrée « . Le rapport souligne d’ailleurs que la politique de l’EP devra se focaliser avant tout sur la maternelle et le primaire, et dans une moindre mesure sur les collèges (au prétexte que tout se joue en maternelle et en primaire). Les lycées ne sont jamais abordés dans le rapport ( » car ils ne dépendent pas du socle « ). Il apparaît que les établissements sous la moyenne nationale de 40% de catégories défavorisées et 30% de boursiers n’auraient plus vocation à faire partie de l’EP. De plus, le rapport parle de progressivité possible des moyens alloués en fonction de l’écart avec ces moyennes.

Plus de tri social

Au niveau pédagogique, il s’agit de se recentrer autour des  » fondamentaux  » (oral, maîtrise de la lecture et de l’écrit : ce qui explique l’idée de focaliser les moyens sur l’école), avec un enseignement  » centré sur les apprentissages scolaires  » ainsi que sur le  » socle  » et les  » compétences fondamentales « . C’est la logique du  » socle commun  » que nous combattons car il accentue la logique de tri social déjà bien présente.

Des statuts remis en cause

Le rapport propose une attaque en règle contre les conditions de travail des personnels : il propose dans les faits la destruction des garanties des décrets de 1950 avec le développement du temps de concertation et de son intégration dans les services. Le rapport propose une  » souplesse d’utilisation des horaires et des HS par les équipes enseignantes  » qui  » doit permettre tant sur l’année que sur la semaine de disposer de marges de manœuvre en fonction des besoins des élèves et afin de construire des temps utiles de concertation « . Bref, le remplacement à l’interne (comme de Robien) et l’annualisation des horaires. Dans la même logique, il  défend l’idée de postes à profil  » avec des tâches spécifiques « , ce qui ressemble fortement à l’actuel dispositif ECLAIR.

Mise en concurrence

Il insiste ainsi sur la nécessité des liens avec les autres institutions (municipalités et départements, police), associations (périscolaire, aide aux devoirs, parents d’élèves…) via des partenariats. Le cadrage national doit en fait consister à aider à l’autonomie des équipes, avec la mise en place d’une  » contractualisation spécifique qui porte sur les objectifs et les moyens  » et associer les collectivités locales.

Oui, la pseudo  « concertation » de ces assises  dont le cadre est fixé par le rapport   ne sert qu’à légitimer la politique de coupes budgétaires poursuivie par le gouvernement. Il s’agit d’une réflexion à budget constant. Un grand nombre d’établissements et d’écoles risquent de sortir du dispositif, les lycées sont rayés de l’éducation prioritaire, l’importance des effectifs par classe est volontairement minorée. Sur le pilotage, c’est pire, on a l’impression d’une volonté de faire de l’EP le laboratoire de la politique de libéralisation et de déréglementation que nous dénonçons : contractualisation, autonomie, chefs d’établissements choisissant les équipes avec les postes à profil, horaires flexibilisés et annualisés, casse des statuts.

En fait, ce ne sont pas des assises pour relancer l’éducation prioritaire  mais pour l’enterrer

Dans ces conditions, pas question pour la CGTR Educ’action de donner par sa présence du crédit à cette farce qui prépare des lendemains douloureux pour l’éducation prioritaire. »

La CGTR Educ’action

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

L’avenir du Quotidien de La Réunion entre les mains du tribunal de commerce

Alfred Chane-Pane et Henri Nijdam ont défendu leur projet respectif de reprise du Quotidien, mercredi après-midi à la barre du tribunal de commerce de Saint-Denis. Le premier a fait valoir le fait qu’il détenait une imprimerie ultra-moderne, tandis que le second a rehaussé son compte courant d’associés à 1,5 million d’euros. Le délibéré interviendra le 3 avril.

Des personnels des Foyers départementaux de l’enfance alertent sur leurs conditions de travail

Des agents des Foyers d’accueil départementaux ont fait grève ce vendredi matin pour dénoncer un déficit structurel de personnels et de moyens ne leur permettant pas d’assurer l’encadrement des enfants placés dont ils ont la charge. Le syndicat FO réclame par ailleurs l’application du statut de la fonction publique hospitalière dans l’avancement des agents et dénonce le recours jugé trop fréquent aux contractuels et aux intérimaires.

Le service public en grève pour les salaires ce matin

L’intersyndicale CFDT – CFE CGC – CGTR – FO – FSU – SAIPER – Solidaires – UNSA a organisé ce mardi une manifestation des agents et contractuels du service public et de la territoriale à Saint-Denis et Saint-Pierre. Après les importantes mobilisations contre la réforme des retraites, l’interrogation sur la capacité à reprendre le combat demeure.

Le Bouclier Qualité Prix intègre maintenant des pièces automobiles

Le Bouclier Qualité Prix 2024 a été dévoilé ce lundi en préfecture. Le préfet annonce l’ajout d’une prestation et de quatre pièces automobiles. Pour les produits de consommation courante, les services de l’Etat ont pu figer les prix malgré l’inflation. Un exploit qui risque de ne pas être réédité l’année prochaine.