Parking de 40 places, station-essence, aire de lavage… la CCIR (Chambre de commerce et d’industrie de la Réunion), en partenariat avec la Région, se penche depuis l’année dernière sur la création d’une plateforme mutualisée à destination des professionnels de la route.
Dans cette démarche, la chambre consulaire a confié au bon soin du cabinet OSMIUM, en novembre dernier, la réalisation d’une étude de faisabilité du projet. Le rendu a eu lieu cet après-midi dans les locaux de la CCIR devant quelques transporteurs routiers et institutionnels.
L’idée est de créer une zone de stationnement aménagée pour les transporteurs routiers. Aujourd’hui, il n’existe pas à la Réunion d’aire de repos ou de stationnement spécifique pour les poids-lourds. Pourtant la demande est là et remonte à la livraison de la route des Tamarins (2008 ndlr). Mais le manque de foncier a toujours fait défaut. L’étude rendue par le cabinet OSMIUM a permis d’identifier plusieurs sites à même d’accueillir ces zones dans les quatre micro-régions de la Réunion. Un site pilote a été retenu dans le Sud à Saint-Pierre au niveau de Pierrefonds. Encore faut-il que l’étude menée recueille un large suffrage. Ce qui ne semble pas être le cas aujourd’hui.
Si les professionnels reconnaissent la validité de la démarche et l’objectif final, ils regrettent que le projet n’aille pas plus loin. « C’est un premier pas mais pas une réponse globale« , souligne Guillaume Lieganlt, vice-président de TLF Réunion (Transport et logistique de France). « Le syndicat est favorable au projet qui répond à certains transporteurs et aux problématiques réglementaires. Mais il faut faire une étude plus globale pour ne pas créer de frustration ou donner de faux espoirs à la profession« , poursuit-il. Selon les transporteurs présents, le projet coince autour du nombre de places et des services proposés.
Sauf que la rentabilité du projet tient beaucoup dans la capacité financière des professionnels du transport. Si l’idée d’une grande aire de stationnement de 40 places, gardée 24 heure sur 24 et 7 jours sur 7, englobant tout un panel de services pour un coût total de plus de 1,2 millions d’euros était concrétisée, encore faut-il pouvoir en dégager des recettes. « Pour le moment, la zone fait un hectare mais peut s’étendre à 4 si nécessaire. Mais il faut verser un loyer mensuel de 250 euros (location à la place ndlr) par entreprises. Certains transporteurs nous on dit que ce n’était pas possible, d’autres pouvaient verser 20 euros. Tout le monde ne paiera pas cette somme« , explique Serge Hoarau du cabinet OSMIUM.
Dans ses conclusions, le cabinet d’étude a souligné la « forte attractivité » du projet. Même s’il repose sur un « besoin immédiat » pour les TPE de la Réunion, il faudra trouver la bonne formule pour ce qui est de la rentabilité économique.
Quant à l’ouverture, le projet étant à la phase d’étude, ce ne sera pas pour tout de suite, prévient la CCIR. Il faudra encore patienter au moins jusqu’à la fin de l’année 2015.