Nouvellement élus dimanche dernier, Cyrille Hamilcaro et son collègue du Conseil général, Patrick Malet, reprennent les manettes d’une ville dont ils ont suivi les derniers développements dans l’opposition. Parmi les sujets qui traînent dans les tiroirs, la création de la fameuse 25e commune.
Conseiller général de la Rivière et futur maire de Saint-Louis si l’inéligibilité de Cyrille Hamilcaro venait à être confirmée par la Cour de cassation (une question de quelques mois), Patrick Malet livre l’hypothèse la plus crédible à ses yeux.
« La création de la 25e commune cette année, je n’y crois pas du tout. A moins que l’Etat ne nous l’impose », lance le futur 2e adjoint de Cyrille Hamilcaro. L’élu explique sa position par les finances dégradées de la commune à la fin 2013, soit 7,9 millions d’euros de déficit. « Les promesses d’un redressement des comptes n’ont pas été tenues dans les temps par l’équipe sortante, sans compter les nombreuses embauches, titularisations et les montées en grade intervenues avant les élections », qui n’auront pour effet que de creuser encore plus ce trou, laisse-t-il entendre.
Après l’installation du nouveau conseil municipal de Saint-Louis qui doit intervenir dimanche prochain à 9h30, Cyrille Hamilcaro devrait diligenter un audit sur la situation dont il hérite. Histoire d’y voir plus clair.
Si une situation budgétaire saine de la ville qui doit amorcer la séparation des deux territoires de Saint-Louis et de La Rivière est jugée comme un préalable, Patrick Malet évoque aussi l’indigestion que constituerait une nouvelle élection dans l’année. « On ne va pas passer notre temps à faire des élections à Saint-Louis. Il y a eu les municipales, il y aura les Européennes, puis les élections de 2015 », énumère-t-il, déjà lassé. Il fallait s’en douter : quelle que soit l’équipe qui venait à être élue dimanche 30 mars, il aurait été difficile pour cette équipe gagnante de se tirer une balle dans le pied, à peine arrivée aux affaires.
Rappelons que le 25 novembre 2013, Jean-Luc Marx, préfet de La Réunion, avait confirmé que la création de la 25e commune se ferait mais pas avant les municipales comme cela avait été espéré. Jean-Luc Marx avait mis en exergue le risque juridique qu’engendrait cette création alors que le redécoupage cantonal arbitré par le ministère de l’Intérieur n’était pas encore connu.
Si en fin d’année dernière, Claude Hoarau s’était félicité de cet engagement tenu – certes pas dans le délai initialement souhaité – c’est aujourd’hui avec une équipe nouvelle et donc plus réticente que le préfet devra composer. « Pendant la campagne électorale, la question de la création de la commune de La Rivière était accueillie de façon mitigée par les habitants même de La Rivière », fait remarquer Patrick Malet.
Entre la logique administrative de la Préfecture ou la lecture politique de la nouvelle majorité saint-louisienne, laquelle s’imposera aux Rivièrois et Saint-Louisiens ? Nul doute qu’une rencontre entre le préfet et le nouveau maire viendra dénouer la situation.